RUSSIE - 2003
DIMANCHE 13 AVRIL
Paris–Moscou : 12 h 55 -18 h 40 soient 3 h 45 de vol puisque
il y a 2 heures de décalage horaire. En volant au dessus
de la Russie, nous apercevons les rivières et les lacs
encore gelés et par endroits subsistent de belles plaques
de neige.
A l'arrivée à Moscou, Tatiana et Vladimir nous
attendent pour nous conduire à l'hôtel Ukraina,
un des sept immenses gratte-ciel de Moscou, un monument historique,
en fait.
Après notre installation, nous allons dîner dans
un petit "bystro" russe, "teva-kebab" (boulettes
de viande sur blanc d'œuf cuit) et frites pour quelques
400 roubles, boisson comprise (soient 12 euros à nous
deux).
Le mot français
bistrot vient du russe bystro qui signifie vite. Cet emprunt
date de l'occupation russe à paris (vers 1814). Il
semblerait en effet que les soldats russes, voulant obtenir
rapidement leur consommation dans les cafés de Paris,
s'écriaient :"bystro".
Bystro est aussi à présent une chaîne
de restauration rapide.
LUNDI 14 AVRIL
Soleil voilé !
Ce matin, nous allons faire un tour de ville en voiture particulière
avec guide et chauffeur : Place rouge… Kremlin…
Magnifique ! Nous entrons dans un mythe ! C'est toute une atmosphère…
Monument très actuel de Pierre le Grand au bord de la
Moscova… Gratte-ciel de l'Université…
Après un frugal repas de je ne sais quoi (quelque chose
comme des raviolis sans couleur et sans trop de goût)
dans le quartier du vieil Arbat, nous retournons à pied
jusqu'à la place rouge, puis nous flanons dans la rue
Varvaka, véritable musée à ciel ouvert
et enfin dans l'ancien magasin d'état le "Goum"
maintenant complètement dénaturé... S'ensuit
une longue déambulation dans la ville après une
étape en métro, car nous nous sommes trompés
de route : confusion entre rue"Tverskaïa" et
Verskoï.
Se repérer dans Moscou n'est pas très facile pour
nous, l'alphabet y est différent, nous ne parlons pas
la langue et les russes ne parlent ni français, ni anglais;
De plus, nous sommes seuls et non pas en groupe comme la plupart
des gens que nous rencontrons. En résumé, nous
cumulons les difficultés.
De temps à autre, nous rencontrons des "mamans russes"
qui n'ayant plus rien pour vivre après la perte d'un
fils à la guerre, ramassent dans la rue les pièces
de 5 roubles que lancent les gens à cet effet, ou encore
récupèrent les canettes de bière vides
pour les revendre.
Fatigués de notre errance, nous dînons au sous-sol
d'un grand magasin : saumon rose, pommes de terre, salade, avant
d'aller faire un dernier tour pour aujourd'hui, sur la place
rouge illuminée. L'éclairage n'est pas sensationnel,
mais à cette heure-là, il y a peu de monde et
je trouve agréable de voir la place rouge presque vide.
Pourquoi rouge ? En russe d'autrefois, rouge signifiait jolie !
Et puis il y eut le sang versé sur cette place…
MARDI 15 AVRIL
Il fait beau quand nous quittons l'hôtel en navette. Ce
beau temps inattendu va durer toute la journée. Notre
première visite est pour la cathédrale du Christ
Sauveur. Deux étages splendides ! L'intérieur
est somptueusement décoré de fresques et le plafond
est superbe.
Après quoi, nous entrons dans le territoire du Kremlin.
Le palais des armures recèle des trésors de toutes
sortes : bijoux, armes et armures, vaisselle, habits d'époque,
carrosses impériaux…
Sur la place des cathédrales se dressent les cathédrales
de la Dormition, de l'Annonciation, de l'Archange, des douze-apôtres
et l'église de la-déposition-de-la-robe que nous
visitons toutes les unes
unes après les autres. Nous admirons également
les palais, l'énorme canon de 40 tonnes, le clocher d'Ivan
le Grand, la cloche de 200 tonnes au pied de laquelle repose
un éclat de 11,5 tonnes qui s'en est détaché.
Après avoir déjeuné d'une belle salade
composée, au sous-sol du grand magasin situé au
pied des remparts du Kremlin, nous allons faire un tour sur
l'avenue Verskaïa où nous achetons un livre sur
Moscou, avant de prendre la ligne du métro circulaire
(extrêmement rapide) pour admirer les magnifiques stations
qui la jalonnent : On peut y voir des murs en marbre, en faïence
et en relief, en mosaïque… Des effigies sont gravées
sur les parois, certaines sont décorées de statues
ou de colonnes, quant aux lustres et aux plafonds, ils sont
remarquables.
De retour à l'hôtel (la station de métro
est un peu loin, demain nous prendrons le tramway), nous faisons
une petite pause avant de ressortir dîner au "bystro"
d'en face. En Russie, les "bystro" sont une chaîne
de petits restaurants où on peut manger correctement
à peu de frais. Et en effet, on nous sert un excellent
veau Stroganoff.
Nous regagnons notre chambre au onzième étage,
par un ascenseur "supersonique"… Je n'ai jamais
vu un ascenseur aussi rapide. Face à notre fenêtre,
se dresse, illuminée, la "maison blanche" russe.
MERCREDI 16 AVRIL
Soleil… Soleil…
Mais pourquoi la place rouge est-elle fermée ce matin
? Nous saurons plus tard que c'est parce que le mausolée
de Lénine est ouvert à la visite. De 10 heures
à 13 heures, les jours où on peut pénétrer
dans le mausolée, la place rouge est interdite. Je visite
donc ce mausolée. Impressionnant ! Un garde est posté
à chaque détour du couloir sombre, on est obligé
de suivre le chemin, pas de demi-tour possible… Pas de
mains dans les poches… Pas de sac… Lénine
repose parfaitement intact dans son cercueil de cristal. On
pourrait penser qu'il va se lever et marcher…
Nous prenons ensuite le métro pour aller au couvent Novodievitchi.
Le ticket coûte 7 roubles mais on me le vend 10 roubles.
Je ne m'apercevrai qu'un peu plus tard que nous nous sommes
fait voler…Nous n'avions pas fait attention aux prix jusque
là ! Mais la même chose nous arrivera dans le tramway
(10 roubles au lieu de 7) et même dans un restaurant où
au lieu des 15 roubles attendus on ne nous en rend que 10 !
Bref, nous voilà au monastère. L'étang
qui le borde est encore entièrement pris par les glaces.
C'est un endroit paisible, avec quelques églises et belles
tours.
Heureusement que j'ai appris l'alphabet russe avant de partir
! Sinon, je ne vois pas comment on aurait pu s'en sortir dans
le métro ou dans les rues de la ville où tout
est écrit en cyrillique, alors que nous avons des plans
de ville et de métro avec les noms en français
! Mais là, en déchiffrant laborieusement les lettres
russes, on arrive à se débrouiller et à
trouver les noms correspondants.
Retour sur la place rouge de nouveau ouverte : nous en profitons
pour visiter la magnifique cathédrale de Basile Le Bienheureux,
édifice flamboyant et fantaisiste à l'histoire
chargée de légendes que fit édifier Ivan
Le Terrible.
Nous déjeunons à 15 h 30 d'un excellent plat russe
fait de porc pané roulé dans du fromage et de
l'œuf.
Une longue balade à pied dans le jardin Alexandre au
pied du Kremlin, puis à travers le nouvel Arbat nous
ramène jusqu'à l'hôtel. Depuis ce matin,
nos valises sont à la consigne. Il nous reste deux heures
avant le repas : lecture dans le salon du rez-de-chaussée,
sur fond de piano à queue… Les notes emplissent
tout l'espace… Le pianiste est bon !
Dîner au restaurant d'en face, toujours le même...
Alors que nous traversons la rue, les cow-boys déboulent
: un véhicule officiel encadré de quatre voitures
noires et de cinq ou six voitures de police tous lancés
en trombe sur la route au pied de l'hôtel… Il faut
dire que la "maison blanche" est juste en face, de
l'autre côté de la Moscova. Après le repas,
bœuf-maison et frites, nous reprenons notre lecture (piano
et saxo nous accompagnent) en attendant qu'on vienne nous chercher
pour aller à la gare.
Le train-couchette est fort sympa… Des plaques de neige
défilent dans le noir, tandis que nous sommes transportés
en une nuit à l'autre bout du pays…
JEUDI 17 AVRIL
Arrivée à Saint-Pétersbourg, par un temps
gris, humide et froid !
A la gare, une autre Tatiana, accompagnée de Slava le
chauffeur, nous attend pour nous conduire à l'hôtel
Pulkovskaïa. Il est un peu loin de la ville, mais il y
a une navette et le métro à un quart d'heure de
marche.
A midi, nous découvrons le café "Stroganoff"
avenue Nevski où nous prendrons la quasi totalité
de nos repas : Buffet à volonté… Avec les
boissons, cela nous revient à 425 roubles pour deux (13
euros).
Première prise de contact avec le métro ! Comme
à Moscou, tout le monde court dans des escalators vertigineux.
Ceux qui ne bougent pas doivent se placer sur une seule file
à droite, ceux qui courent doublent à gauche.
La caissière essaie de me voler 16 roubles sur deux tickets
de métro. Un ticket valant 7 roubles, soient 14 pour
les deux, je ne vois revenir que 70 roubles sur mon billet de
100. Mais cette fois ça ne marche pas. Je lui montre
les pièces du doigt et aussitôt la femme me rend
16 roubles sans même recompter, preuve que ce n'était
pas une erreur. Dans l'ensemble les gens ne sont pas aimables,
rechignent à donner un renseignement, sauf dans les rares
cas où ils parlent anglais ou français, mais il
y en a si peu !
Nous voici à l'Ermitage, magnifique bâtiment composé
de salles aux plafonds richement décorés, contenant
toutes sortes de collections : peinture, tapis, vêtements,
vaisselle, parmi les plus riches du monde, collections qui courent
de l'antiquité au 20ème siècle et couvrent
la Chine, la Mongolie, la Grèce, Rome et les peintures
italienne, espagnole, flamande, hollandaise, anglaise, française…le
tout déployé sur 9 hectares…
Il fait un froid de canard aujourd'hui. Nous rentrons nous reposer
deux heures à l'hôtel et nous habiller plus chaudement
avant de ressortir dîner. Il n'y a aucun commerce dans
le coin, il nous faut reprendre la navette pour rejoindre le
chapiteau du café Stroganoff comme à midi, où
un orchestre de jazz dispense une musique de qualité
moyenne, mais sympa quand même !
Après quoi, nous retournons, sur le pont face à
l'Ermitage pour faire des photos de nuit . C'est superbe, cependant
il ne fait pas chaud et nous devons attendre 22 heures pour
qu'il fasse complètement nuit. Nous sommes sur le 60ème
parallèle, à proximité du golfe de Finlande
et les jours sont plus longs que chez nous.
VENDREDI 18 AVRIL
Soleil et ciel bleu, il fait un peu frais ce matin, mais bientôt
la température va monter. Finalement, la journée
sera fort belle ! Nous avons de la chance, car il n'y a que
80 jours de soleil à Saint-Pétersbourg, le reste
du temps, c'est neige ou pluie…
Forteresse Pierre et Paul : tout est emballé sous plastique
et laine de verre, à cause des préparatifs pour
le tricentenaire. Ce n'est d'ailleurs pas le seul monument qui
soit dans cet état. Un rapide passage dans la basilique
nous permet d'en admirer l'intérieur, mais nous sommes
un peu agacés de ne pouvoir faire de photos extérieures.
Croiseur Aurore : fermé aujourd'hui, bien que le livre
dise le contraire… Il n'ouvrira que demain à 11
heures !
Palais d'été : fermé ! Ca devient très
énervant.
Mais enfin voici l'église du "Sauveur sur le sang"
qui n'est ni fermée, ni bâchée… Elle
est sise au bord du canal Griboïedov et dresse fièrement
dans le ciel bleu, ses bulbes dorés ou bleus aux formes
tourmentées.
Repas dans l'excellent café Stroganoff, puis balade le
long de l'avenue Nevski… Rapide coup d'œil à
Notre Dame de Kazan qui avec ses colonnes, ressemble à
un monument grec ou romain. Je viens d'ailleurs de lire qu'elle
est une réplique de Saint Pierre de Rome.
Mais nous sommes las de marcher et il n'y a pas de bancs pour
s'asseoir ni terrasses de café au soleil. Les russes
sont des gens affairés et pressés qui laissent
peu d'espace aux flâneurs.
Finalement, nous achetons un très beau livre sur la ville
et faisons quelques emplettes pour pique-niquer ce soir dans
la chambre : saumon fumé, fromage, bananes des Antilles.
Il est 19 h 30, le ciel est toujours magnifiquement bleu et
il fait presque chaud.
SAMEDI 19 AVRIL
Soleil… Ciel bleu… On s'y habitue ! Départ
en navette comme d'habitude !
L'église Saint Nicolas des Marins est une très
belle église orthodoxe, bleue et blanche. A l'intérieur
se déroule un office religieux. Tout le monde est debout
à l'écoute d'une excellente chorale (voix de basse
et soprano). C'est d'ailleurs la troisième fois que nous
entendons de jolis chants dans les églises. Pour la communion,
les fidèles se servent en morceaux de pain et coupelles
de vin disposés sur une table.
Nos pas nous portent le long d'un canal encore à moitié
gelé et plein de détritus, enjambé par
un petit pont décoré de quatre lions en pierre
aux extrémités. Puis c'est la cathédrale
Saint Isaac, qui nous apparaît, partiellement en réfection,
mais nous pouvons quand même faire des photos sur une
des façades. L'intérieur est un musée d'état.
Aujourd'hui est une journée plus remplie qu'hier …
Et il fait toujours très beau ! C'est cool !
Musée de la Marine sur l'île Vassilievski : Tout
d'abord il nous semble fermé. Le premier gardien auquel
je m'adresse me répond à peine, il ne comprend
rien à l'anglais, et je le dérange !
Nous nous éloignons jusqu'à la pointe de l'île
et nous regardons avec amusement toutes les mariées qui
viennent boire le champagne, casser les verres, grimper sur
un cheval, ou escalader le parapet du pont pour se faire photographier
au bord de l'eau. Il y a des robes blanches, toutes simples
ou avec un arceau, des bleues, des roses, légères
et vaporeuses et même une rouge superbe (le rouge, comme
je l'ai déjà dit signifie la beauté) et
celle-là est vraiment d'une autre classe !!! Toutes jettent
un bouquet de fleurs dans la Neva, tandis que trois musiciens
ponctuent de quelques notes chacun de leurs gestes et plus particulièrement
les baisers. Je passe un moment à les filmer.
A 15 heures, nous retournons au musée, ce n'est plus
le même gardien et celui-là nous emmène
voir une femme à l'intérieur qui en appelle une
autre parlant anglais et on nous explique que c'est ouvert de
16 à 17 heures. Sympa ceux-là ! c'est rare ! Il
faut le noter ! Nous allons faire un tour le long de la Neva
en attendant. La visite du musée est intéressante…
Les commentaires sont en russe, un point c'est tout. Mais nous
avons nos yeux pour regarder.
Retour en trolley … Bondé… Je surveille le
sac à dos … Courses pour le pique-nique de ce soir…
Puis nous prenons le métro pour rentrer… Et là,
on nous vole la caméra dans le sac, que Jean Paul porte
sur le dos. Tatiana nous avait prévenus : Saint-Pétersbourg
détient le triste record du nombre de pickpockets. Dans
le métro, on a sans cesse été vigilant.
Jean-Paul se tournait toujours contre le mur et moi je ne quittais
pas le sac des yeux… Et là deux minutes d'inattention…
Impossible de s'adosser au mur tellement il y avait de monde
et l'espace de quelques secondes, je n'ai plus eu le sac sous
les yeux… J'y ai pensé mais le métro allait
s'arrêter et … là juste à l'arrêt,
quelqu'un a ouvert la fermeture-éclair et volé
la caméra sans que Jean Paul ne sente rien et sans que
personne ne voie ou ne veuille voir. Bref, quand le métro
est reparti, on s'est tout de suite rendu compte que le sac
était ouvert et la caméra disparue… Avec
évidemment, notre film sur Saint-Pétersbourg …
Franchement, à Saint Pétersbourg comme à
Moscou, la population n'est pas accueillante. Ils sont mal aimables
voire revêches quand on pose une question ou quand on
ne va pas assez vite à choisir un produit en faisant
les courses. Ils vous bousculent, aucune excuse à attendre,
et vous balancent la porte dans la figure sans complexe. Personne
ne s'occupe de celui qui suit.
C'est peut-être ainsi dans beaucoup de grandes villes...
Je ne l'ai jamais ressenti autant qu'ici.
Autre amabilité : essayez de traverser une rue à
pied… A peu près impossible s'il n'y a pas de feux
! Ils vous évitent en faisant un écart sans même
ralentir… 100km/h en ville sans problème ! La guide
nous avait prévenus :" Chez nous, les chauffeurs
sont très impolis avec les piétons". Il faut
encore les voir dans le métro, fonçant tête
baissée comme un troupeau, écrasant tout sur leur
passage… et le pompon revient aux femmes "garde-chiourme"
en bas des escalators, avec leur mine renfrognée, prêtes
à vous aboyer dessus si vous n'êtes pas du bon
côté. Aussi loin que je me souvienne, nous n'avons
jamais rencontré de gens aussi peu aimables qu'à
Moscou et Saint Pétersbourg. Sans compter les voleurs
et arnaqueurs, qui hantent les rues.
Ainsi, bref, tout ce que nous avons filmé à Saint-Pétersbourg
est perdu !
dimanche 20 avril
Soleil… Ciel bleu…Toujours…
Nous partons pour Peterhof en voiture avec le chauffeur et la
guide. Elle nous explique la désuétude et l'inconfort
des appartements du centre-ville derrière les belles
façades, les mois de paperasseries pour faire agrafer
ses murs qui bougent, difficultés dues à une moulure
classée historique qu'il faut enlever pour réparer,
chose qui ne peut être faite sans autorisation.
Elle raconte que lorsque Bush est venu l'été dernier,
ils ont asphalté les bouches d'égout par peur
du terrorisme. L'eau, dès lors, ne pouvait plus s'écouler.
Les gens qui habitaient dans les rues où passait le cortège,
pouvaient à peine sortir de chez eux, et les poubelles
étaient ramassées à heures fixes …
Cinq minutes plus tard… Trop tard !
52 présidents sont attendus pour le tricentenaire, mais
26 palais seulement sont prêts pour les accueillir, il
en reste donc encore autant à préparer. C'est
qu'au début il ne devait pas y avoir autant de monde…
Ils sont en train de refaire la route vers un de ces palais
justement et tout au long, ils installeront des palissades pour
cacher les maisons en bois et les jardins potagers sur le passage
des présidents. Cet anniversaire a conduit Saint-Pétersbourg
à s' endetter pour 30 ans.
Les ouvriers embauchés sur ces chantiers ne sont pas
russes mais Moldaves car on les paie 20 dollars seulement par
mois. Alors qu'un ouvrier russe devrait être payé
plus cher. En effet celui-ci peut toucher (dans le meilleur
des cas) 200 dollars. Mais malgré ces 200 dollars, la
vie est chère pour lui et plus encore pour les retraités
à cause du changement de régime. Ils n'ont pas
accumulé de points autrefois, car le système de
retraite n'existait pas. Par contre, presque tout était
gratuit pour eux auparavant.
Beaucoup de femmes travaillent aussi dur que les hommes, et
ont des métiers d'hommes, c'est parce que depuis toujours,
elles ont été habituées à les remplacer,
toujours occupés qu'ils étaient à livrer
bataille sur toutes les frontières de la Russie.
Dans le pays, les seuls qui ne sont jamais complètement
malheureux sont les paysans, parce qu'ils peuvent toujours manger
quelques produits de leur terre.
Tatiana nous raconte aussi que Moscou a déjà livré
les obus pour faire éclater les nuages (avec de la poudre
d'argent, je crois) sur la périphérie de Saint-Pétersbourg,
le jour de l'anniversaire de la ville (27 mai), afin qu'il fasse
beau sur le cortège des personnalités. Ainsi,
le ciel sera bleu dans le centre et il pleuvra tout autour.
Ce n'est pas un coup d'essai, cela s'est déjà
fait pour un match de foot de coupe.
En effet, s'il fait beau en ce moment (avril) ce n'est pas exceptionnel,
par contre à partir du 2 mai, ça va être
la débâcle du lac Ladoga et la température
va baisser de dix degrés, il pleuvra et il pourra même
neiger de nouveau.
Nous arrivons à Peterhof. C'est un palais avec de splendides
pièces, ameublement et soieries remarquables. Le vaste
parc s'étend jusqu'au bord du golfe de Finlande (sur
la Baltique) encore pris sous la banquise, blanc resplendissant
sous le soleil qui chauffe déjà… dégel
prévu début mai.
Après la visite, la guide nous dépose en ville
: balade d'une heure en bateau sur la Neva, avec commentaires
en russe… Ici d'ailleurs, à part le russe, il y
a … le russe !!!
Malgré le superbe soleil, il fait froid sur l'eau.
Sur le chemin de notre restaurant préféré,
nous achetons une cassette-vidéo de Saint-Pétersbourg,
puisque nous n'avons plus notre film. Puis nous rentrons…
Il est 21 heures, il fait toujours aussi beau et la lumière
du soir est admirable.
LUNDI 21 AVRIL
Soleil et ciel bleu … Eh oui !
Départ pour Pouchkine en voiture particulière
avec guide et chauffeur, comme hier. A 28 km de Saint-Pétersbourg,
se dresse l'extraordinaire palais de Tsarskoïé Selo,
tout dans les tons bleu et blanc. A l'intérieur, de superbes
pièces en baroque, une salle des miroirs, des salles
à manger dorées, des salons chinois, des soieries
d'une finesse incroyable (2000 fils au centimètre carré),
toute l'histoire de la Russie depuis Pierre 1er qui fonda Saint-Pétersbourg
en 1703, en passant par l'impératrice Elisabeth, la grande
Catherine et ceux qui lui succédèrent… Un
ensemble grandiose, encore plus peut-être que le palais
de Peterhof visité hier, dont le charme supplémentaire
cependant était d'être sis au bord de la mer prise
par les glaces…
Nous continuons vers le palais de Pavlovsk, qui présente
des extérieurs beaucoup moins jolis, mais un intérieur
raffiné, moins baroque que le palais précédent,
et contenant lui aussi de magnifiques meubles, tapisseries,
soieries…Encore un palais d'été… Ils
n'avaient que l'embarras du choix, tous ces souverains…
14 heures : en route pour l'aéroport…
Nous nous envolons et découvrons juste sous l'avion,
l'immensité de la banquise qui recouvre tout le golfe
de Finlande avec par endroits des flaques d'eau bleue, prémices
d'un dégel proche… Sous le soleil, c'est merveilleux…
Addendum:
Il paraît que la population Russe gagne à être
connue dans son cercle familial. Je suppose aussi que les comportements
ne sont pas forcément les mêmes d'un bout à
l'autre de la Russie.
Mon journal, destiné à aider les futurs voyageurs,
est le reflet d'un court séjour à Moscou et Saint
Pétersbourg. Il ne se veut, en aucun cas, une étude
comportementale du peuple Russe.
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