cantabrie
- asturies - 2008
En Caravane
Une dizaine de
jours et 3760 kilomètres...
jeudi 1 mai
Départ à 9 h 30. Nous partons sans plan vraiment
établi, un peu au gré de nos envies. C'est notre
premier voyage avec
la nouvelle caravane !
La destination se situe quelquepart entre Pays Basque, Cantabrie,
Asturies...
Laisserons-nous la caravane au même endroit pendant tout
le séjour, changerons-nous de place ? Nous n'en savons
rien !
vendredi 2 mai
Après avoir passé la nuit 50 km avant Bayonne,
nous passons la frontière ce matin vers 11 h 30. Dans
l'après-midi, nous nous arrêtons à Bilbao,
pour honorer une promesse faite à Monique, il y a quelques
années. Je "devais" absolument aller voir le
musée Guggenheim. Nous flânons un long moment pour
emporter quelques images de cette imposante structure moderne
en titane, calcaire et verre, dans laquelle le soleil décline
toutes les nuances de la lumière. Courbes et volumes
s'entrelacent, se superposent, s'enchevêtrent et confèrent
à l'ensemble une fière allure. C'est beau, mais
aucune émotion ne se dégage de ce monument. Bien
sûr, ce n'est pas le Taj Mahal ou les pyramides !
Nous arrivons à Playa de Oyambre (50
km après Santander), et nous nous installons dans un
camping qui regarde la mer, non sans quelques difficultés
d'ailleurs, car la route d'accès est étroite et
très pentue, et la caravane plus lourde, et plus longue
que l'ancienne. Pas grave ! Je suis descendue de voiture et
quelques promeneurs sympas sont venus pousser un peu avec moi,
pour aider la voiture qui patinait, à redémarrer
dans la côte.
samedi 3 mai
Le ciel est couvert, mais il fait très doux. Après
une matinée tranquille à San Vicente (petit marché
local), nous rentrons déjeuner à la caravane avant
de nous diriger vers Santillana del mar, village-musée
au patrimoine médiéval superbement conservé.
Ses ruelles pavées sont bordées de belles demeures
aux façades ornées de galeries en bois ou de balcons
en fer forgé (qui ressemblent beaucoup à ceux
de Tenerife). Quelques maisons sont décorées de
blasons sculptés dans la pierre. Tout au bout du village,
se dresse fièrement la collégiale. Nous flânons
longuement dans le village, qui outre son architecture intéressante,
propose de nombreux produits artisanaux, fromage, chocolat,
anchois, saucissons, quesadas (une sorte de flan au fromage
blanc)...
Après cette longue balade sous le soleil, nous roulons
jusqu'à Suances, une pointe rocheuse qui s'avance dans
l'océan, et nous marchons un bon moment au bord de la
mer, avant de rentrer à la caravane.
dimanche 4 mai
Après un petit moment de lecture au soleil, nous descendons
à pied jusqu'à la plage. Peu de monde, c'est très
calme ! Nous imprimons nos pas sur le sable lissé par
la mer qui s'est retirée, nous éloignant doucement
des quelques personnes étendues au soleil. Bientôt,
nous sommes seuls, sur la grève vierge de traces, la
mer chante son va-et-vient incessant. Au milieu des rochers
couverts de mousse, filent des petits crabes gris. Nous marchons
jusqu'au bout de la plage, là où une falaise tombe
dans les vagues, nous interdisant d'aller plus loin, puis nous
rebroussons chemin. Malgré le soleil maintenant voilé,
il fait toujours doux. Nous déjeunons tôt et partons
aussitôt pour un après-midi en montagne. Ce voyage
est un "voyage-nature-paysages", différent
des voyages "découverte d'une civilisation",
ou "rencontre d'un peuple" que nous faisons par ailleurs.
Nos balades seront donc consacrées à la recherche
de jolis coins à photographier et filmer.
La route verdoyante qui s'élève tranquillement
vers le "Pico de tres mares" s'étire au milieu
de prés peuplés de vaches, veaux, chevaux, poulains.
Elle se coule, tel un sillon géant, entre les montagnes
qui l'enserrent peu à peu.
Au col de la Palombera (1260 m), il fait bien
frais, dans les alpages verts piquetés de pâquerettes.
Le bétail se promène en liberté dans les
champs que surplombent quelques massifs où subsistent
de larges plaques de neige. Boutons d'or, pissenlits et genêts
tapissent de jaune les pentes, jolies mosaïques où
par ailleurs, toutes les nuances de vert alternent avec le blanc
des fleurs. A force de grimper, nous avons atteint la neige,
elle est là sur les bas-côtés, nous pouvons
marcher dessus. Elle s'écoule en ruisselets bondissant
sous le soleil. A 2000 m environ, la route est coupée,
on ne peut pas monter plus haut, elle est encore enneigée.
Nous allons ensuite faire le tour du lac de la retenue de l'Ebre,
eaux bleues, îlots verts et chevaux en liberté.
C'est un itinéraire de seulement 60 km, mais étant
donné nos nombreux arrêts-photos-films, cela prend
du temps.
Il n'est pas rare que nous fassions plusieurs fois demi-tour
en voiture, que nous essayions divers chemins à
pied pour atteindre un petit coin aperçu de loin et que
nous aimerions fixer sur la pellicule, avec le meilleur angle
de vue possible. La tour du Mirador, par exemple, plantée
dans l'eau, ne s'est dévoilée qu'après
45 minutes d'approche par différents chemins, et une
fois la rive spongieuse atteinte.
Le lac est très beau, il se laisse admirer
sur tout son pourtour. Alliance de bleus et de verts, découpes,
langues de terre et baies en font tout le charme. De nombreuses
cigognes nichent alentour.
Dommage que le ciel se soit couvert en fin d'après-midi
posant un voile gris sur le paysage.
De retour à la caravane, nous passons la soirée
à bouquiner comme d'habitude. J'ai emporté toute
une pile de livres. Et ce soir, j'ai lu d'une traite, sans pouvoir
m'arrêter, un bouquin étonnant de Marc Levy "
Et si c'était vrai", une histoire pour ceux qui
savent rêver, et dépassant l'irrationnel, éprouver
une émotion née de la vérité des
mots et des idées. Je suis d'accord avec celui qui me
l'a prêté (il se reconnaîtra !), c'est un
livre qui sans en avoir l'air, entraîne le lecteur, sans
pause, jusqu'à la dernière page.
lundi 5 mai
Après déjeuner, nous voulions aller dans les pics
d'Europe, mais le temps est couvert, la vue ne sera pas dégagée.
Nous choisissons un itinéraire en bord de mer, qui nous
emmène vers l'ouest. Llanes, Ribadesella... Dans cette
région, nous retrouvons comme en Galice, des greniers
en bois, construits sur quatre ou six piliers. Mais alors qu'en
Galice, ils sont rectangulaires et assez petits, en Asturies
ils sont carrés et grands.
Lastres, une petite balade à pied pour
une jolie vue sur le port et la ville... Tazones, minuscule
port de pêche aux maisons colorées qui escaladent
la colline, quelques barques posées sur la cale de mise
à l'eau, un vieux treuil, un banc de bois vermoulu, et
le bruit des vagues et des mouettes. Le temps d'en faire le
tour à pas tranquilles, d'en ramener quelques images,
et nous reprenons la voiture pour longer doucement la longue
baie jusqu'à Villaviciosa, douze kilomètres plus
loin. Sur ces toutes petites routes à l'écart
des grands axes, il n'y a personne, c'est l'idéal. Sur
le chemin du retour, nous flânons un peu à Llanes,
sur la promenade de San Pedro, qui domine la ville et dont la
base fortifiée est battue par les flots. Nous rentrons
à la caravane à 20 heures.
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