Arrivés à Trung Bo, le comble de la boue... Ça glisse, ça colle mais c'est pittoresque, des buffles passent près de nous, maisons typiques en bois, pamplemousses, de l'eau partout, et gadoue, gadoue... Dans le village, poussent des longaniers, des jacquiers, des bananiers. Une femme lave ses légumes dans l'eau du ruisseau qui borde le chemin, les poules nous suivent... Tas d'épis de maïs sous le porche des maisons, papillons, oiseaux, coqs. Après une belle marche boueuse, nous reprenons le bateau sur la rivière couleur de sable qui trace un sillon dans la verdure. Ce qui est bien dans ce voyage, c'est qu'il y a beaucoup de promenades à pied alternant avec les excursions en voiture et les nombreuses sorties sur l'eau.
Nous voilà revenus dans la voiture, Duc nous passe plusieurs vidéos de boat-people et retrouve quelques plaisanteries stockées sur son téléphone. Après un court arrêt dans une plantation de thé que cueillent les femmes avec leurs paniers sur le dos, nous repartons vers Lao Cai tout en riant des histoires de Duc.

Le thé
Le thé vert est le seul thé naturel. Pour deux tasses, mettre deux cuillers à café (+ une pour la théière). Ajouter l'eau, faire bouillir 10 secondes pour rincer les feuilles, jeter l'eau. Recommencer dans une nouvelle eau, et si c'est trop fort, jeter encore et recommencer une troisième fois.

Nous nous arrêtons à la frontière chinoise devant le pont qui franchit le fleuve rouge et que traversent des vélos lourdement chargés; les marchandises seront vendues au Vietnam.

Frontière chinoise.

Puis nous allons faire un tour au marché de Lao Cai. C'est alors que Duc nous explique que les poulets noirs de Sapa, n'étaient pas brûlés mais de race noire ! En tout cas, pas appétissants du tout !
Sur ce marché, se vend de la viande de chien (chair, tête et boudin). Ça nous écœure de voir ça. Nous dînons au restaurant à Lao Cai, après avoir surfé un peu sur le netbook de Duc. Au Vietnam, on peut se connecter gratuitement dans les hôtels (en temps limité) et on trouve dans la plupart des cafés et restaurants des connexions en wifi. Après dîner, en attendant l'heure du train, nous regardons des pubs comiques sur le netbook.
Nous nous rendons à pied à la gare toute proche. Pour le retour, nous disposerons d'un wagon Victoria. Normalement nous aurions dû partager notre cabine avec deux autres personnes, mais au dernier moment, nous restons seuls. En effet, un couple embarque avec quatre jeunes enfants mais ils préfèrent dormir à six ensemble, abandonnant leurs deux places dans notre cabine. Le wagon Victoria est plus agréable que les wagons standard. Les couettes et les oreillers sont plus blancs, les matelas moins durs, et à chaque extrémité du wagon, on trouve un joli cabinet de toilette. Duc est dans le même train que nous, mais dans un wagon standard. Le convoi démarre à 20h45.

Mercredi 1 décembre
Après la nuit en train, nous arrivons à Hanoi à 5h15 et gagnons aussitôt l'aéroport. C'est là que nous quittons notre sympathique Duc, avec qui nous avons passé des jours agréables. L'avion décolle à 8h30 et se pose à 9h30 à Da Nang où nous attend un nouveau guide : Hou.
Da Nang est une grande ville moderne, qui pendant la guerre du Vietnam, était à 200 km de la frontière du Nord Vietnam et servait de base aux Américains. Après la fraîcheur des montagnes, nous retrouvons la chaleur avec bonheur (29°). Nous commençons par la visite du musée des vestiges archéologiques de la civilisation Cham (du Centre Vietnam) peu à peu assimilée par les Vietnamiens du nord. Les piliers et statues reflètent la religion hindouiste, dont les trois Dieux principaux sont Shiva, Vishnou, Brahmâ.

Uma.

Ganesh.

Danseuse Apsara.

Garuda.

A la sortie du musée, nous franchissons le fleuve "Han" aux eaux ocres, et entrons dans le village des sculpteurs de marbre, véritable capitale de la taille du marbre. Toutes les rues sont occupées par des marchands de statues. Nous en visitons une et je trouve que les sculptures en onyx (pierre verte translucide) sont particulièrement belles.
Nous roulons vers Hoi An, inscrite à l'Unesco depuis 2000 pour ses maisons traditionnelles qui par chance ont échappé aux bombardements. Aujourd'hui beaucoup d'artistes sont revenus dans cette ville. Nous longeons la mer de Chine, traversons des rizières à l'abandon pendant la mousson. Ici, elle sévit d'octobre à décembre, alors qu'au nord, elle dure de juillet à septembre et au sud, d'avril à octobre. Mais même pendant la mousson, il ne pleut pas tout le temps. La preuve, aujourd'hui, le soleil resplendit.

Nous entrons dans une fabrique de soie.
On nous explique que les vers âgés de moins de 17 jours mangent puis dorment une journée sur deux. Après 17 jours, il ne dorment plus, mais dévorent des feuilles sans arrêt. A 23 jours, on les met sur un cadre, où ils fabriquent leur cocon pendant quatre jours, en secrétant le fil avec leur bouche. Le 27ème jour, le cocon devient chrysalide et une semaine plus tard, sort le papillon. Encore une semaine et les papillons s'accouplent puis pondent leurs oeufs.
Les cocons récupérés pendant ce cycle des vers à soie, sont plongés dans de l'eau à 70°. Une femme tire un bout du fil du cocon et l'attache à la main à la machine qui va dévider environ 600 à 1000 m de fil par cocon. Pour la soie sauvage, tout le fil est récupéré à la main.
Ensuite, la soie est tissée sur des métiers, ou utilisée pour la broderie.

Vers à soie.

Vers à soie.

Vers à soie.

En sortant de la fabrique, il pleut des cordes. Etonnant il faisait beau quand on est entré dans le bâtiment ! C'est la mousson !
Le temps de sortir les k-way et les parapluies, l'averse a cessé. Mais il ne fait pas vraiment moins chaud. Nous déjeunons dans le vieux Hoi An, neuf plats et le thé parfumé en plus. Ensuite, nous flânons sous le pont couvert japonais, nous entrons dans une maison traditionnelle, puis dans la maison du bois de Santal (bois d'agave). Quand l'agave est blessé par les termites ou autre chose, il produit un bois de cicatrisation, qui est le santal. D'une valeur inestimable, plus il est vieux, plus il est cher. Il indique la fortune de ceux qui en possèdent chez eux. La poudre d'agave, mélangée à de l'eau, permet de fabriquer des petits cônes d'encens.
Un peu plus tard, nous pénétrons dans la maison de la communauté chinoise au Vietnam, superbe maison cantonaise colorée, décorée de tableaux et statues étranges au bois laqué de rouge avec motifs dorés. Certaines statues sont décorées de morceaux de céramique de toutes les couleurs (céramique incrustée sur le bois).

Maison de la communauté chinoise au Vietnam.

Nous arrivons au bord du fleuve... pont décoré de lampions, vieux bateaux de pêche en bois. Dans ce bas quartier de la ville, qui abrite de belles maisons coloniales françaises de couleur jaune, l'eau monte souvent jusqu'à un mètre pendant la mousson, c'était encore le cas, il y a quelques jours.
Nous visitons une dernière maison en bois de fer, teck, bois d'ébène, tous des bois très durs, résistant aux nombreuses inondations, dont les hauteurs sont inscrites sur les murs à la peinture blanche. Au plafond, comme dans la plupart des maisons, s'ouvre une trappe à barreaux, permettant de hisser les meubles à l'étage lors de la montée des eaux.
Nous embarquons ensuite sur un bateau en bois, peint de couleurs vives, pour faire une balade sur la rivière Hoai aux eaux jaunes. Les rives bordées de maisons coloniales, bateaux, marché couvert, étals de poissons, grouillent de monde. Nous croisons des pêcheurs, l'air de la rivière nous rafraîchit. Agréable flânerie aux couleurs étonnantes, un voile à peine brumeux enveloppe le paysage, l'eau saumâtre paraît de plus en plus jaune, une barque chargée de bois nous croise, puis des pêcheurs au filet... La pluie commence à tomber, heureusement, notre bateau est couvert. Beaucoup de végétation sur les rives et les îles, car chaque inondation fertilise le sol par l'apport d'alluvions. Des cocotiers d'eau couvrent les berges, on en recueille les noix et autrefois les palmes servaient à couvrir le toit des maisons.
Après une pause à l'hôtel, nous retournons à 19 heures, dans Hoi An tout illuminé. Nous marchons dans la vieille ville éclairée de lampions multicolores. Comme il fait bon le soir ! Hoi An est à 800 km au sud de Hanoi et à 800 km au nord de Saigon, donc juste au milieu du pays. Nous dînons sous une tonnelle dans la tiédeur du soir, tout en pensant au froid qu'il doit faire en Normandie en ce moment. Un guitariste acoustique nous dispense un joli fond sonore sur sa guitare classique : "Jeux interdits, Yesterday, El condor pasa, sonate au clair de lune de Beethoven".

Jeudi 2 décembre
Ce matin, nous déjeunons sur la terrasse de l'hôtel au-dessus de la ville. Il fait chaud, c'est un plaisir de retrouver la caresse du soleil en buvant son café du matin. Dans le nord, il ne faisait pas assez chaud pour manger dehors. J'ai rangé le pantalon et sorti un bermuda, ainsi que lunettes de soleil et crème solaire.
A 9 heures, nous partons pour Hué par la route du col des nuages. De chaque côté de la route, dès la sortie de Hoi An, le paysage baigne dans l'eau, lagunes, rizières inondées et bientôt la mer avec ses belles plages côtières au long de la mer de Chine méridionale. Loin devant, invisibles, se trouvent les Philippines et au-delà le Pacifique. Mais dit Hou, "normalement devant le Vietnam, c'est la mer du Vietnam qu'on devrait dire et non pas mer de Chine, mais les Chinois prennent toujours tout pour eux". Le long de la côte, des hôtels ont été construits et les pêcheurs expropriés ont touché assez d'argent pour se bâtir de jolies maisons de l'autre côté de la route. Beaucoup de demeures ont dans leur jardin, leur propre petit temple aux céramiques incrustées, dédié aux ancêtres.
Sur ces terrains libérés pour les hôtels, des gardiens montent la garde dans leurs guérites pour éviter que les expropriés viennent planter en une nuit des centaines de petits fruitiers et en demandent ensuite le remboursement à l'état.

Temples et pagodes
Les temples peuvent vénérer les ancêtres, les divinités, les généraux. Tandis que les pagodes sont toujours dédiées à Bouddha et abritent des bonzes novices. Dans chaque pagode, on trouve une tour à étages qui en nombre impair, signifient la réincarnation, jusqu'à atteindre le sommet qui représente le Nirvâna.

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