En fin de matinée, nous embarquons sur une jonque en bois, destination les îles. Nous sommes douze passagers à bord, plus l'équipage et deux guides. Le repas, composé de nombreux plats comme hier, nous est servi à table, au milieu des îlots qui défilent sur les deux bords. Le décor spectaculaire enchante les yeux, la mer calme se pare d'émeraude, sous le soleil qui chasse la brume résiduelle. Après une navigation dans un paysage extraordinaire, nous nous glissons tout au fond d'une baie de rêve et nous jetons l'ancre près de la grotte de la surprise, dans un décor époustouflant.

Baie d'Halong.

Cailloux partout autour de nous (on dénombre 3000 îlots dans cette anse de 1500 km²), jonques, villages flottants de pêcheurs... et pour nous le soleil !
Après la visite de la grotte, nous abordons à la petite plage proche. Du sommet de la colline qui domine la baie, on jouit d'une vue splendide sur les îles environnantes. Des dizaines et des dizaines de jonques naviguent aux alentours; malgré leur nombre, elles ne déparent pas le paysage parce qu'elles sont typiques et ajoutent à l'exotisme du lieu.
Le soleil descend doucement derrière les grands cailloux posés sur l'eau et dont la brume commence à effacer les contours, en commençant par les plus lointains. La mer est paisible et les bateaux silencieux, comme si tout le monde était soucieux de préserver l'harmonie qui règne ici.
Plus tard, tandis que la jonque s'éloigne du bord, pour jeter l'ancre au milieu de la baie, la nuit recouvre les alentours de son manteau noir et absorbe bientôt les formes rocheuses. Autour de nous ne se distinguent plus que les lumières des autres bateaux mouillés à proximité. Il fait doux sur le pont, où chacun profite en silence de l'atmosphère apaisante du soir.

Baie d'Halong.

Encore un repas goûteux au dîner, dans la chaleureuse salle à manger de la jonque ! Les plats nous sont servis les uns après les autres; dès que notre assiette est vide, le mets suivant arrive, crevettes, crabes farcis, coquillages farcis d'herbes locales, calamars et autres plats variés aux saveurs inconnues. Mais tout a du goût.

Mercredi 24 novembre
Après le petit déjeuner à bord pris à 7 heures, nous montons tous dans une barque à rames et glissons silencieusement sous un pan de montagne pour découvrir de l'autre côté, toute une troupe de singes à l'escalade des rochers. De retour sur la jonque, nous restons un moment sur le pont arrière, à regarder les bateaux autour de nous, les canoës qui fendent l'eau verte tandis qu'une marchande ambulante en barque circule, proposant des coquillages et diverses bricoles.
Nous reprenons la mer vers 9 heures, avec un vent frais mais pas de vagues, car nous sommes entourés d'îles de toutes parts. La brume estompe les îlots les plus lointains, nous les découvrant au fur et à mesure que nous nous en approchons. Des jonques mouillées entre les cailloux apparaissent soudain. Nous entendons à peine le moteur de notre bateau qui glisse paisiblement dans le clapotis de l'eau qui s'écoule sur ses flancs. L'eau verte prend des teintes laiteuses sous le ciel embrumé. Pour les photos, c'est moins coloré qu'hier, mais nous avons déjà capturé pas mal d'images.
Avant d'aborder à Halong à 11h15 où nous attend notre voiture, on nous sert un lunch aussi copieux et varié que d'habitude. Et tandis que nous reprenons la route et croisons une moto chargée de cinq passagers (!!!) le guide reprend ses longues explications intéressantes.

Restaurants tcho ou meo
Certains restaurants spécialisés dans la cuisine du chien ou du chat, affichent tcho (= chien) ou meo (= chat) et ne servent aucun autre plat. Tout est utilisé dans le chien, on peut en tirer 7 plats différents. Comme il n'y en a plus assez, ces restaurateurs les importent, sauf le pékinois et le berger allemand qui coûtent trop cher.

Géographie
Le Vietnam (Viet signifie ethnie et Nam signifie au sud, donc "le pays au sud de la Chine") mesure 1600 km de longueur. C'est au nord qu'il est le plus large (300 km) et à Hué qu'il est le plus étroit (49 km).

Le pays a 88 millions d'habitants, dont la moitié a moins de 30 ans, et le quart moins de 15 ans. L'espérance de vie des hommes est de 70 ans, et celle des femmes de 73.

La langue
Dans la langue vietnamienne, la seule avec celle des Philippines à utiliser l'alphabet romain, on utilise environ 3% de mots français prononcés tels quels.
En vietnamien, il y a de nombreux accents. Un même mot peut avoir selon son accent, une dizaine de sens différents.

Nous avons quatre heures de route (170 km) jusqu'à Hanoi, alors Duc nous passe le film "Indochine" qui a été tourné dans la baie d'Halong (on a vu l'endroit ce matin). Une trentaine de km avant d'arriver à Hanoi, nous nous arrêtons à la pagode de la Tour du Pinceau, dont les bouddhas sont en bois sculpté du 17ème. L'un d'eux porte la croix en forme de svastika que les allemand ont utilisée plus tard comme modèle pour la croix gammée. L'ensemble d'époque, poutres sculptées, tuiles anciennes, est assez bien conservé. Duc nous explique que les toits incurvés des pagodes veulent représenter la forme d'un bateau.

Svastica.

Le svastica du bouddhisme se compose de six traits qui représentent les six ans de méditation du Bouddha Sidharta, après qu'il ait quitté son riche palais, où son père le tenait à l'abri du monde, pour aider les pauvres.
A l'entrée d'Hanoi, un pont enjambe le fleuve, sur un bras duquel stationnent quelques bateaux-maisons abritant des sans-papiers qui vivent de la culture du maïs dans le lit du fleuve. Il est 16 heures.
Nous traversons la ville dans une circulation intense pour nous rendre au musée ethnographique. Les fils électriques envahissent les rues, tapissent les murs des maisons, s'accrochent aux branches d'arbres autour desquelles elles s'enroulent; c'est hallucinant de voir ces faisceaux de fil courir, s'emmêler, se diviser un imbroglio invraisemblable.

Fils électriques.

En sortant du musée ethnographique la circulation est incroyable, les deux-roues, collés les uns contre les autres, occupent toute la chaussée. Certains roulent même sur le trottoir. Il y en a partout, comme des fourmis sur une fourmilière. Ahurissant !

En fin de journée, nous assistons à un spectacle très coloré de marionnettes sur l'eau (Water Puppet), accompagné d'instruments vietnamiens joués par une troupe de musiciens costumés. Après quoi, Duc nous conduit dans un restaurant familial du vieux Hanoi.

Théâtre de marionnettes.

Jeudi 25 novembre
A 8 heures, nous quittons Hanoi et nous dirigeons vers le sud par la route Mandarine, au milieu d'un flot incessant de mobylettes et vespas. Cette route de 2800 km parcourt tout le Vietnam du nord au sud, en longeant la mer et s'appelle Mandarine car elle était utilisée par les mandarins. C'est la voie principale du pays.
A la sortie d'Hanoi, se tient un immense hôpital construit par les Français. En face, s'alignent des dizaines de pharmacies et cliniques privées.

Les cliniques privées
Dans ces cliniques, une femme peut se faire avorter d'un fœtus de six mois. Ceux qui tiennent ces cliniques n'ont pas forcément de diplôme, bien que ce soit obligatoire pour ouvrir un établissement médical. Alors ils louent un diplôme à un autre médecin. Ensuite, les chefs de clinique embauchent des jeunes étudiants en médecine pour travailler chez eux. Les communistes au pouvoir le savent, mais ne font rien. Le médecin vend aussi les remèdes, c'est inclus dans son service et il garde pour lui 70% du prix du médicament. Le métier de médecin est celui qui rapporte le plus au Vietnam, suivi par celui de policier.

Après deux heures de route (pour 110 km), nous arrivons à Nimh Binh, porte de la région appelée "baie d'Halong terrestre", depuis le tournage du film "Indochine", bien qu'elle soit à l'opposé de la véritable baie d'Halong. Nous embarquons sur une barcasse en aluminium, à l'arrière de laquelle rame une femme vietnamienne. Nous sommes chacun sur un banc et le plat-bord se trouve à 20 cm de l'eau. La rivière peu profonde, tapissée de cabombas géants et autres plantes aquatiques variées, s'enfonce entre les rochers montagneux du même type que ceux de la baie d'Halong et les rives se parent de roseaux, bananiers, liserons d'eau et diverses plantes de bord de rivière. Le temps est gris et humide ce qui n'enlève rien au charme de la balade. Après 45 mn, nous pénétrons sous un tunnel, complètement noir dont le plafond rase nos têtes. La rameuse éclaire les roches avec sa lampe de poche. Un silence absolu règne ici, un silence d'une qualité musicale rare, à peine troublé par le son de l'eau qui goutte de la perche délicatement maniée par la femme. De l'autre côté, nous débouchons dans un petit étang fermé, aquarium tropical peuplé de guppys nageant parmi les cabombas.

Fleurs de lotus.

La barque s'arrête un long moment dans ce silence magique, puis glisse de nouveau vers le tunnel, avec juste le frottement du fond sur les algues, auquel se superposent quelques pépiements d'oiseaux. Des libellules nous entourent, l'air est parfumé de senteurs végétales. De nouveau nous entrons dans l'obscurité, nous baissant pour passer sous les roches du tunnel, avant de déboucher à l'air libre sur la rivière.
Retour en charrette tirée par un zébu. Amusant ! Notre gros pépère a décidé de rattraper ses copains zébus partis peu avant. Alors il trotte, il trotte et finit par les rejoindre. Après quoi, il marchera, tranquille, au pas, derrière eux.
Le restaurant de Ninh Binh est un self-service qui offre une grande variété de mets, mais au niveau du goût, rien à voir avec les restaurants (ou la jonque) qui nous ont servi jusqu'alors à table, des petits plats mitonnés, non préparés à l'avance ni réchauffés ou desséchés. Les restaurants qu'on nous propose chaque jour, sont choisis pour leur qualité gustative et leur hygiène. On nous évite les gargotes aux bols mal lavés et les chaînes de restauration d'hôtel à nourriture internationale. Tout ce qu'on mange a du goût et est cuisiné traditionnellement.

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