Samedi 29
Ephèse, 9h30, soleil bleu !
Ce site évoque pour moi Jerash en Jordanie.
Voie Arcadiane, théâtre, rue de Marbre… Plus loin, la bibliothèque à la façade bien conservée cache en réalité un tombeau. Destiné à servir de monument funéraire, alors que les nécropoles devaient se tenir loin des cités, elle fut transformée en bibliothèque et la chambre mortuaire aménagée sous l'édifice.
Rue des courètes, les latrines publiques, des bancs disposés en quadrilatère, percés à intervalles réguliers, avec des rigoles au pied pour l'évacuation… endroit très convivial où on pouvait discuter à son aise !
Midi : nous quittons Ephèse. 15 heures, nous asseyons à une table de restaurant au pied du lac Bafa. Et entre les deux ?

Ephèse

D'abord, retour à Kusadasi, dans l'espoir de trouver une balade en mer ! Mais ne sont proposées que des sorties d'une journée entière. Nous cherchons autre chose hors de la station ! Je repère à une heure de route (il est déjà 13h30 !) un joli coin, Kapikiri, village oublié par le temps, au bord d'un lac, avec des petits restaurants de poisson sur la rive. Et nous voilà partis !
En fait d'une heure de route, il nous en faudra une et demie en roulant à 100 km/h la plupart du temps.
Décor superbe, montagne tourmentée, lac bleu, barques en bois, ruines, mais nous avons faim malgré le petit déjeuner copieux. Nous prendrons le temps de flâner après. Un héron passe, majestueusement lent.
Température idéale, petit air frais du lac, arbres qui nous protègent du soleil cuisant… 15h30 notre plat arrive, le patron nous explique en allemand, qu'il a pêché les poissons dans le lac. L'ambiance est sympa, mais la note aussi ! C'est plus du double des autres restaurants locaux, pourtant les touristes sont rares ici. On n'a pas demandé le prix avant, car les tarifs tournent toujours autour de la même fourchette et comme d'habitude il n'y avait pas de carte pour choisir ! La restauration n'est déjà pas très bon marché d'ordinaire, mais cette fois, cela nous coûte 60 livres turques (30 euros), pour seulement un poisson chacun non garni, quelques rondelles de tomates pour deux et la boisson. Pour un restaurant perdu en pleine nature !
Nous repartons dans la campagne sauvage, un couple selle son âne, des femmes s'approchent pour vendre des colliers, les oliviers couvrent les collines.
Arrêt dans une minuscule épicerie, la plus turque possible, pour reconstituer notre provision d'eau minérale… Langage des mains… L'épicier tout content de notre achat, nous cueille quelques fruits, espèces de mûres poussant dans un arbre au pas de sa porte.

Mer Egée

Pour le retour, j'ai repéré, sur la carte, un village en bord de mer dans une zone qui semble déserte, "Karine"… Oliviers, roseaux, étangs en bord de mer, costumes locaux, lauriers roses, herbes brûlées, pas de constructions intempestives, pas de plages mais des prés marécageux jusqu'au bord de l'eau ! Attention ! Maman dinde et sa ribambelle de petits traversent la route, et tout au bout, une petite plage de terre, un restaurant, des colonies de canetons au ras de l'eau, des figues qui finissent de mûrir sous le ciel chaud et c'est l'impasse. Nous rebroussons chemin vers Kusadasi. Après dîner, nous allons traîner dans le bazar illuminé et tiède, aux ruelles recouvertes de tapis verts.

EXCURSIONS : 270 km

Dimanche 30
Nous quittons l'hôtel Vera Santa Maria sans regret, non qu'il ne soit confortable, au contraire, mais à cause des hordes de gens qui, toute la nuit, déambulent dans les couloirs en criant, de la musique répétitive qui harcèle jusqu'à 3 heures du matin et du téléphone qui a sonné deux fois cette nuit, une fois la nuit précédente… On a fini par le débrancher !
Un hôtel où les 9/10èmes des gens étant en formule tout inclus (nourriture et boisson à volonté de 8 heures à minuit) et qui sans doute pour certains doivent se sentir un peu chez eux, passent leur nuit à brailler au mépris de ceux qui voudraient dormir.

Nous voilà partis, sous le soleil, en direction de Ayvalik, via Izmir et Pergame. 90 km, Izmir, 10 heures… Un ascenseur public permet de s'élever de 25 mètres vers la ville haute, mais il n'y a pas grand chose d'intéressant là-haut et la vue sur la mer bordée de vieux immeubles n'est pas époustouflante, aussi redescendons-nous aussitôt. Nous longeons le bord de mer en voiture, sans trouver la moindre raison de nous arrêter. Finalement, nous décidons que nous avons assez perdu de temps ici. Il est déjà 11h30, nous sortons de la ville, zone portuaire, docks, entrepôts… Et sur des kilomètres, immeubles sinistres couverts de paraboles, dépôts de matériaux de construction, lignes à haute tension, grues, zones industrielles et leurs cortèges d'odeurs, raffineries de pétrole dans la baie d'Aliaga… Ils ont bien fait de concentrer dans le même coin, tout ce qui est moche !!! Alors que tous les paysages traversés nous ont séduit jusqu'avant l'arrivée à Kusadasi, et que même Ankara nous a surpris par le souci d'esthétisme de ses immeubles, formes originales, couleurs vives sur deux tons, formant des ensembles plutôt agréables, nous trouvons cette région de la côte égéenne morne et ennuyeuse…

Izmir

Au nord d'Aliaga, la mer se pare enfin de ses plus beaux atours, azur piqué d'écume, presqu'île verte, juste avant que nous ne nous en éloignions pour gagner Pergame.
La route qui monte à l'acropole est bloquée. Un cortège de mariage occupe la route. Un homme muni d'un tambour que suivent quelques piétons, marche sur la chaussée, bloquant les voitures et rendant toute circulation impossible. De temps à autre, on gagne dix mètres. On grille dans la voiture, toutes fenêtres ouvertes. Ce n'est finalement amusant que pour eux ! Nous réussissons à doubler tant bien que mal en zigzaguant entre les voitures du cortège et nous montons à l'acropole.
Arrivés en haut à 14 heures, sous une chaleur écrasante, nous ne sommes pas certains d'avoir envie de cuire tout l'après-midi. Nous feuilletons un livre sur Pergame, et en déduisons que de la plupart des monuments, il ne reste que les soubassements ou les colonnes. Juste après Ephèse, hier, nous risquons d'être déçus ! Et puis 38 ° ! Une pente abrupte caillouteuse, sans la plus petite trace d'ombre !
A l'arrivée sur Ayvalik, il fait si chaud que du sable a été répandu sur des kilomètres de chaussée, pour absorber le goudron en train de fondre. Petit bourg dans un cadre sympathique ! Pour trouver l'hôtel à cinq kilomètres de là, sur le bord de mer, il nous faudra trois chauffeurs de taxi, qui fort obligeamment, nous expliqueront en turc ou en anglais rudimentaire, le chemin.
Les valises posées, un bateau-bus nous conduit à l'île de Cunda, de l'autre côté de la baie émeraude, en face d'Ayvalik. Un petit bazar, quelques marchands de glace, des restaurants, l'endroit est convivial, nous flânons quelque peu et rentrons par le bateau de 17 heures. La chaleur est tombée… air frais de la mer et taud sur le bateau, on est bien !

Ayvalik

Après être montés sur la colline pour voir la mer Egée de haut, et nous être arrêtés au marché pour acheter quelques shorts et tee-shirts, nous dînons à l'hôtel et ressortons marcher le long du rivage.
23 heures, on n'est pas prêt de dormir, un mariage est célébré dans la cour de l'hôtel voisin, feu d'artifice, tambour qui comme à Pergame déambule dans la rue et musique à tue-tête !

ETAPE 319 km

Lundi 31
Le réveil, comme chaque matin, sonne à 7h30. Nous continuons notre remontée vers le nord. La route n'est pas très intéressante, concentration extrême de maisons et d'immeubles, dès qu'on approche la mer, une brume de chaleur grise estompe les îles pourtant pas si lointaines. 30 ° à 10 heures ! Nous nous dirigeons vers Assos, réputé comme un des plus jolis coins de la mer Egée.
Une départementale peu fréquentée nous y conduit à travers les oliviers qui prennent possession des collines jusqu'au rivage (ouf !) ne cédant par-ci par-là qu'un pouce de terrain à de vieilles demeures aux clôtures fleuries.

Espérons qu'une folie dévastatrice ne viendra pas un jour raser tous ces arbres au bois superbe et croulant d'olives pour y dresser à la place de ces quadrillages de béton, lotissements incongrus de bâtisses claires toutes identiques qui gangrènent les flancs des collines boisées et sombres et sur lesquels le regard bute immanquablement, maladies honteuses surgies de terre, sans charme et sans goût, et qui brisent, vilaines taches blanches, l'harmonie douce des collines vertes d'oliviers accrochés au bleu de la mer. Mais je crains que ma naïve poésie de la nature, ne soit bien vaine, face à la "raison" des investissements financiers, car tandis qu'un écureuil traverse devant nous, voici déjà qu'autour d'Assos, les premiers blocs en construction dominent largement les oliviers.

 

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