Nous voilà en route pour un itinéraire
en Inde du Sud, que nous avons réalisé nous-mêmes,
point par point et dont nous avons confié la réalisation
à Thomas Cook (par l'intermédiaire de notre Agence
Paris Normandie). De longues heures de recherche pour y inclure
le plus de visites possibles... en ville... dans la nature...
avec des escapades en train et bateau... et en tenant compte
des dates de certaines manifestations ou des jours de fermeture
de quelques palais... un voyage en voiture de location avec
chauffeur et guides locaux pour les visites. Mais d'abord nous
avons prévu une journée à Paris pour visiter
le musée d'Orsay et dormir le soir à Aulnay-sous-bois,
pas loin de Roissy.
Mardi 23 octobre
Arrivés à midi à l'hôtel, nous déposons
rapidement nos valises et gagnons Paris en RER. Rendus au musée,
nous avons la désagréable surprise de découvrir
qu'il est en grève, sans préavis depuis ce matin...
Déception ! J'avais bien étudié
les lieux sur Internet pour organiser la visite.
Nous allons à pied jusqu'au Louvre et montons dans un
bus à étage découvert qui en 90 minutes
permet d'admirer les principaux monuments de Paris. Nous découvrons
ainsi des quartiers jamais visités et de nouveaux angles
de vue sur des monuments connus.
Sous nos yeux défilent, Notre Dame, Tour Saint Jacques,
Pont des Arts, Petit et Grand Palais, Arc de Triomphe, Champs
Elysées, Concorde, Obélisque, Invalides, Eglise
de la Madeleine et ses boutiques d'épicerie fine (caviar,
foie gras...), Champ de Mars, Tour Eiffel, Rue des Capucines,
Rue de la Paix, Chez Maxim's, Place Vendôme...
En soirée, nous allons au cinéma à Rosny
et dînons au Courte Paille voisin avant de rentrer dormir
à Aulnay.
Mercredi 24 octobre
Levés à 6 h 20 pour laisser la voiture à
Transparc, nous attendons ensuite notre vol qui décollera
à 11 h 20.
Après 9 h 30 de vol et 7850 kilomètres, nous atterrissons
à Bangalore. Il est minuit heure locale (20 h 30 - en
France). Ce soir, le thermomètre affiche 24 degrés
! Accueil chaleureux, on nous glisse autour du cou d'odorants
colliers de jasmin.
Jeudi 25 octobre
A 10 heures, nous partons avec notre chauffeur Rajan, et un
guide anglophone pour la visite de Bangalore, située
à 949 mètres d'altitude, ce qui explique la température
très agréable. Bangalore c'est la Silicon Valley
indienne. Nous commençons par une promenade dans les
jardins de Lalbagh, plantés de végétaux
du monde entier. En cette saison, peu de fleurs mais de beaux
spécimens d'arbres. Nous entrons ensuite dans le Bull
Temple, où trône un énorme éléphant
monolithique, taillé à même le granit, après
quoi nous déjeunons de chapatis dans un petit restaurant
local.
Tipu Sultan Palace, où nous nous rendons ensuite, est
un temple aux fondations en granit surmontées de colonnes
et de plafonds en bois près duquel est érigé
un temple de Shiva aux multiples ornements. Les rues sont aussi
encombrées que lors de notre précédent
voyage en 2007, elles fourmillent de tuk-tuks et les vaches
ruminent, tranquilles, sur les tas d'immondices. Les véhicules
roulent à gauche en principe mais le plus souvent n'importe
où.
Après quelques photos du Vidhana Soudha,
siège législatif de l'État du Karnataka
à Bangalore et l'un des plus imposants bâtiments
gouvernementaux en Inde, nous rentrons à l'hôtel
pour dîner.
Dans la soirée, nous prenons un train de nuit pour Hampi.
On est loin du Rovos
Rail Sud-Africain et même du train Vietnamien qui
nous avait conduit à Lao Cai. Petite angoisse en longeant
ce train immensément long, les gens sont entassés
là-dedans comme dans une boîte à sardines.
Plus loin, ce sont les couchettes ouvertes sur le couloir avec
des passagers assis dessous. Enfin, nous arrivons aux premières
classes !!! Au moins la cabine ferme. On est trois là-dedans,
c'est d'une grande vétusté ! Bon on dormira tout
habillé, ça ne va pas être super-reposant.
Demain matin, il ne faut pas rater l'arrêt à Hospet
(après Ballary) où nous attendra Rajan, notre
chauffeur, car le train poursuit sa route au-delà.
Les quais et la gare grouillent de monde, assis ou couchés
par terre. C'est pittoresque à défaut d'être
confortable. Au moins, on voyage comme les Indiens et au milieu
d'eux !
Vendredi
26 octobre
350 kilomètres plus loin.. 8 heures... Hospet...
Finalement, la nuit a été plutôt agréable,
on a pu dormir, le wagon était calme et aéré
par des ventilateurs.
Une fois installés à l'hôtel, nous ressortons
en fin de matinée pour Hampi. Dans Hospet, les rues regorgent
de deux-roues, de charrettes tirées par des boeufs tant
chargées de gens que de matériaux. Nous traversons
un village typiquement indien, moutons dans les rues, maisons
rudimentaires aux toits de tuiles, culture de riz, lavage du
linge dans la rivière.
Hampi :
Notre guide est jeune et sympa, il raconte que sa mère
vient de lui téléphoner pour lui présenter
une fille à son retour. Mariage arrangé... Mais
lui voudrait encore cinq ans de liberté. Les mariages
arrangés sont la loi générale en Inde mais
il m'explique que ses futurs enfants feront comme ils voudront.
Nous marchons de 11 h 30 à 15 heures non stop, dans les
rochers, sous le soleil, découvrant de superbes temples
dédiés aux divers dieux. Tout est assez bien conservé
et restauré. Tandis que nous progressons à travers
la colline, le guide nous informe que cinq léopards vivent
alentour ainsi que des quantité d'ours non agressifs
(la plupart du temps). Il demande si on veut grimper plus haut
pour en voir. Non merci !
Après la balade, nous allons en voiture sur un autre
site de Hampi. Nous sommes les seuls Européens ici, comme
dans le train. Même l'avion était rempli à
95 % d'Indiens.
Hampi, site inscrit au patrimoine mondial de l'Unesco, fut capitale
pendant plus de deux siècles avant Delhi. Le site qui
comprend la vallée sacrée et la ville royale,
se niche au milieu de blocs de granit et de crêtes rocheuses
qui le protègent. Nous avons découvert successivement
: Mustered Ganesh, Hemakuta Hill, Jaint Temple, Hampi Bazar,
Monolitic Nandi, Musim, Achutaraya Temple, Achutaraya Bazar,
Kodandarama Temple, Tuncra Badra River, Sugriva Caven, King
Balance, Vittal Temple, Stone Car, Queen's Bath, Lotus Mahal,
Elephant Stable, Narasima, Badavi Lingham.
Ce soir, le repas servi à table est
meilleur que le buffet d'hier soir car nous avons demandé
les plats sans épices, mets indiens très typés,
mais bons et copieux. Nous avons retrouvé au dessert
les Gulab Jamam (découverts il y a cinq ans). C'est difficile
de choisir un plat sur les buffets, car les Indiens cuisinent
très épicé, trop pour nous ! De plus les
intitulés sur les menus ne nous parlent pas même
quand ils sont en anglais. A ce propos, nous nageons dans un
bain de langue anglaise, personne ne parle français,
ni nos guides, ni le chauffeur, ni le personnel des hôtels.
Je dois donc parler en anglais avec eux et traduire ensuite
à JP. Cela me demande beaucoup de concentration surtout
avec cet accent qu'ils ont en Inde qui complique encore la compréhension.
Samedi 27 octobre
Nous partons à 8 heures pour 400 kilomètres, soient
six à sept heures de route pas très bonne. En
chemin, nous nous arrêterons à Belur et Halebid
et nous dormirons à Hassan ce soir.
C'est un incessant ballet de poids lourds entre lesquels nous
nous glissons, à grands renforts de coups de klaxon.
Parfois traversent devant nous, des gens tenant en laisse deux
ou trois vaches attachées ensemble, des petits troupeaux
de chèvres ou moutons, un singe ou une vache solitaire.
Des poules picorent sur le pas des portes des maisons, un camion
en panne signalé par un pneu et des cailloux occupe la
chaussée. Dans un village, des gens endimanchés
chantent autour d'un personnage habillé de chiffons colorés,
sorte d'épouvantail qu'ils agitent au bout d'un bâton.
En campagne, certaines portions de route ne sont goudronnées
que sur une voie, les véhicules arrivent donc face à
face et au dernier moment l'un d'eux doit s'écarter sur
le bas-côté. Heureusement, il est impossible de
rouler vite sur ces chaussées défoncées.
Parfois, il n'y a plus de revêtement du tout.
Dans les champs, les gens récoltent les oignons, des
montagnes d'oignons rouges qui sont mis en sacs et abrités
sur place, sous de grands plastiques tendus comme de longues
tentes canadiennes. De nombreux troupeaux d'agneaux ou moutons
noirs, bruns, et de toutes les nuances intermédiaires
envahissent la chaussée. Nous croisons des motos, camions
ou tracteurs décorés de guirlandes de Noël,
un tuk-tuk rempli d'une dizaine de personnes, des jeunes femmes
portant des colliers de fleurs fraîches dans les cheveux,
une moto chargée de deux adultes et deux enfants, une
vache couchée dans un marigot, une autre grattant du
mufle un tas d'ordures.
Sur la route dite nationale, se côtoient charrettes attelées
et vaches en liberté. La plus grande anarchie y règne.
Les deux-roues traversent d'un bord à l'autre sans hésitation,
tout le monde se double n'importe où n'importe comment,
qu'importe si un poids lourd arrive en face. En général,
le plus gros a le dernier mot, le camion contre la voiture,
la voiture contre le tuk-tuk ou la moto... Le plus petit s'arrête
alors ou roule sur le bas-côté !
Dans les villages - grand désordre - les rues fourmillent
de gens, motos, vaches, tuk-tuks qui surgissent dans tous les
sens, marchands de fruits assis sur le trottoir, boutiques ouvertes
sur la rue...
Belur :
Le temple Chennakeshava est l'un des joyaux de l'Inde du Sud.
Une haute tour en marque l'entrée. A l'intérieur,
sanctuaires et arcades bordent une cour pavée. Le bâtiment
principal en forme d'étoile, est couvert de reliefs sculptés
qui racontent de multiples histoires. Le toit semble soutenu
par des danseuses et musiciennes en pierre. Il est impossible
de décrire la multitude d'ornements incrustés
sur les murs. L'intérieur sombre, est soutenu par de
beaux piliers gravés. Les gens y viennent s'incliner
devant une idole de chiffons qui représente Vishnou.
Halebid :
Le temple Hoysaleshvara présente un air de famille avec
le précédent. Deux temples jumeaux reposent sur
la même plate-forme, un pour le roi, l'autre pour la reine.
Les deux bâtiments reliés forment un vaste espace
orné de colonnes. Devant chacun des deux temples, se
dresse une monumentale statue de Nandi le taureau, véhicule
de Shiva, taillés tous deux dans un seul bloc de pierre.
Les murs, comme à Belur, sont couverts de fresques gravées
qui racontent les histoires des dieux.
Le guide anglais qui nous accompagne a un accent terrible, roulant
les R, prononçant les TH comme des T et les W comme des
V, si bien que j'ai bien du mal à suivre ses explications.
Il a au moins le mérite de pointer de nombreux détails
sculpturaux qui nous auraient échappés sans ses
indications.
Ce soir à l'hôtel, le repas servi à table
est excellent. Je précise toujours "sans épices".
Nous pouvons commander tout ce que nous voulons. Comme hier
soir, nous avons eu quatre plats, un délicieux potage,
une salade d'ananas, un plat de viande et légumes très
bien cuisinés, une banane chaude roulée dans un
pan-cake avec glace et sauce au chocolat... Et un café
pour finir !
|