Dimanche 16 novembre
Nous voilà à Roissy, à trois heures du décollage pour Bangkok. L'attente est pimentée d'un petit contre-temps. Policiers et militaires évacuent la moitié de l'aérogare, au motif de la découverte d'un bagage abandonné. Les gens s'entassent derrière les barrières en attendant l'arrivée des démineurs. L'incident dure une demi-heure... Une valise oubliée sans doute... Aussitôt l'alerte terminée, nous passons rapidement de l'autre côté, nous sommes dans les premiers, aucune attente. Ceux qui sont arrivés plus tard ont dû se trouver pris dans la foule accumulée dans les couloirs. Nous décollons à 13 h 30.

lundi 17
Après 11 heures de vol sur Thaï Airways, notre première étape nous amène à Bangkok. Nous avons eu un vol très agréable, assez d'espace pour bouger les jambes, ce qui n'est pas fréquent, des repas de qualité et de nombreuses boissons tout au long du voyage. La plus grande partie du vol s'est effectuée de nuit, une nuit qui est tombée à une vitesse vertigineuse puisque nous volons vers l'est. Au contraire, quand nous voyageons vers l'ouest, le jour dure très longtemps car nous accompagnons la course du soleil. A l'arrivée, nous avançons nos montres de six heures. C'est étonnant comme dans les longs voyages, on perd la notion du temps. Nous avons déjeuné à 15 heures, et pris notre petit-déjeuner à 23 h 30, juste une heure avant l'atterrissage. En quelques minutes, il a fait grand jour. Et voilà que le temps de déplacer nos aiguilles de montre de quelques tours, il est déjà 6 h 30. Nous traversons l'immense aéroport moderne de Bangkok et trouvons sans peine la porte d'embarquement pour Phnom Penh. Une heure plus tard, nous sommes de nouveau dans le ciel.
A 10 heures, accueillis par un guide et un chauffeur, nous traversons Phnom Penh, encombrée de grosses voitures et de deux-roues.
Tandis que nous sommes bloqués dans les embouteillages, notre guide "Vadut" nous parle du Cambodge, de la corruption, maladie inguérissable qui sévit à tous les niveaux, y compris dans les écoles, pour obtenir les diplômes.
L'avenue est bordée de flamboyants non fleuris, de frangipaniers aux jolies fleurs blanches et de palmiers à sucre.

Le palmier à sucre est l'arbre typique du Cambodge. On en utilise toutes les parties, le tronc pour le bois, les palmes pour le toit des maisons ou les chapeaux. Les fruits se mangent et on peut encore en tirer le vin de palme.

Nous voici à l'hôtel, la voiture nous reprendra à 14 heures. Nous sortons dans la chaleur pour acheter quelques fruits et des chips pour le déjeuner. Pas envie de prendre un tuk-tuk pour chercher un restaurant, nous sommes un peu fatigués par ces treize heures de voyage et le restaurant de l'hôtel est hors de prix.

L'après-midi, nous allons à la pagode de Phnom Penh qui représente le point zéro du Cambodge, d'où partent toutes les routes. Comme toutes les autres, elle est orientée vers l'ouest. Sur le fronton, se dresse l'éléphant tricéphale (à trois têtes). L'intérieur est décoré de fresques murales représentant Bouddha et de statues diverses que l'on prie pour réussir un examen, une affaire... Des offrandes - fleurs, fruits, argent - sont disposées un peu partout. A l'arrière, entouré de statues surmontées d'illuminations clignotantes, se dresse le grand stupa du roi qui a fait de Phnom Penh la capitale du pays. Des femmes vendent des fleurs de lotus pour les offrandes. L'odeur douceâtre de l'encens nous enveloppe tout au long de la visite, évoquant pour nous le souvenir de Bénarès.

Fleurs de lotus

Dans la pagode de Phnom Penh

Le palais royal :
Dans un jardin soigneusement entretenu, se trouvent plusieurs bâtisses aux toits jaunes, rouges, ocres, étrangement tourmentés et dont les pointes représentent des queues de serpent. C'est un style que nous n'avons encore rencontré dans aucun pays. Le roi y demeure actuellement, comme l'indique le drapeau bleu qui flotte en haut d'un mât. A l'intérieur, se tient le siège du couronnement dont le plafond et les murs sont entièrement décorés de fresques.

Palais royal

La pagode d'argent :
D'immenses fresques historiques courent sur les murs de ceinture du jardin planté d'arbres de Bouddha, d'orchidées et autres végétaux. Les toits de la pagode, identiques à ceux du palais royal, attirent le regard. Des gens se font faire des prédictions, ils posent sur leur tête une espèce de livre (en feuilles d'arbres) et glissent un crayon à l'intérieur au hasard. Le prédicteur n'a plus qu'à l'ouvrir à la page indiquée, et à lire le résultat.
Le sol de la pagode est formé de 5000 pavés d'argent pesant chacun 1,25 kg. Des statues de bronze peuplent la salle, mais également un Bouddha en jade et un Bouddha de 90 kg en or serti de 2000 diamants.
En fin de journée, nous partons en bateau sur le Tonle Sap, large fleuve aux eaux sableuses qui abrite plus de 500 sortes de poissons. Des barques de pêche typiques défilent de part et d'autre de notre bord tandis que le soleil se couche, barrant le fleuve d'un long rayon doré.
Sur le chemin du retour, nous demandons au guide de nous indiquer où trouver des sandwiches et des bananes, pour dîner dans la chambre, car nous ne nous sentons pas le courage de retourner en ville, ni à pied, ni en tuk-tuk. Et au lit de très bonne heure avec un bon bouquin, mais à 20 heures je dors sur le livre ! Pas mauvais les sandwiches, une espèce de pâté local avec divers légumes. Nous avons pris soin de sortir les ciboules et concombres, de les laver et les essuyer avant de les remettre dans le pain.

mardi 18
A 8 heures après une longue nuit et un petit déjeuner excellent, nous montons dans la voiture sous un fin crachin qui mouille bien. Les gens sur les deux-roues portent de longs imperméables colorés, en plastique, mais certains sont bras nus sous la pluie, car il fait chaud.

Pluie chaude

Pluie chaude

La circulation est dense, pourtant rien à voir avec l'Inde. On n'a pas cette sensation d'étouffement quand on roule en ville. Sur les bas-côtés de la route, se tiennent des cafés ou des boutiques rudimentaires ouvertes, restauration rapide, friture, comme en Jordanie, en Inde ou au Sri Lanka. On y vend aussi bien des pneus, de la ferraille, de la quincaillerie que de l'épicerie... mais aussi : bidons, tissus, fruits, légumes, bouteilles de gaz, d'eau ou d'essence, tuiles, bois, vélos, motos, viande, briques, pierres, bonbons, cordages, boissons diverses, balais, paniers, compresseurs, groupes électrogènes, pain, planches... et j'en passe !

Nous croisons quelques charrettes à bras, chargées de bois, volailles et végétaux. D'autres sont attelées à des buffles ou à des mobylettes. La pluie a très vite cessé. Nous nous arrêtons un moment au marché, légumes vendus à même le sol, fruits inconnus, mobylettes chargées de canards attachés par les pattes au porte-bagages.

Canards vivants

Nous pouvons photographier sans souci, les gens sourient, personne ne proteste ni ne réclame d'argent. Pas de mendicité dans les rues malgré la pauvreté, personne ne nous sollicite. Ce n'est que près des monuments touristiques qu'on voit des infirmes assis et qui demandent l'aumône.
Dans les champs, pousse un riz dru, pieds dans l'eau, aux épis d'un vert puissant fièrement dressés vers le ciel. Il est récolté deux fois par an... riz de longue durée (six mois) pendant la mousson, riz de courte durée (trois mois) pendant la saison sèche.

Temple et pagode de la colline de Phnom Chisor :
Après une rude montée de 200 marches, nous atteignons le sommet de la colline. En cambodgien "phnom" signifie "colline". Heureusement le ciel est gris, parce qu'il fait déjà assez chaud. Dans l'enceinte de la pagode, la salle pour les cérémonies est décorée de peintures récentes de la vie de Bouddha. Le temple abrite des bonzes qui vivent là sur cette colline dominant les environs. Des femmes préparent la cuisine à même le sol. Les bonzes mangent deux fois avant midi, ensuite, ils n'ont plus de repas jusqu'au lendemain.

Préparation du repas des bonzes

A quelques pas de là, nous visitons les vestiges du temple brahmane, dont les tours en briques rouges abritent des statues d'ascètes entourées de dorures. Une musique lancinante s'en échappe.

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