costa rica - 2005
Dimanche
23 octobre
Lever à 4 heures du matin, pour un décollage à
13 heures. Nous survolons Terre- Neuve et le Québec, et atterrissons
à Miami à 23 h 30 (17 h 30 heure locale).
A l'origine, nous avions deux heures d'attente à l'escale,
mais l'avion étant en retard, comme d'habitude, il ne nous
reste plus qu'une heure pour changer de vol. Et voilà que
nous attendons encore un quart d'heure pour gagner l'aire de débarquement
qui est occupé par un avion en panne.
En 45 minutes il nous faut traverser l'aéroport et les contrôles
pour embarquer à destination de San Jose. Nous n'avons pas
le droit de rater l'avion, car le cyclone Wilma est sur nos talons.
Demain matin l'aéroport de Miami, et tous les magasins seront
fermés... Wilma est attendu dès le matin.
A 18 h 30 (minuit 30 heure de Paris), nous quittons la Floride.
Nous arrivons à San Jose à 19 h 15 (heure locale),
soit 21 h 15 (heure de Miami) ou 3 h 15 (heure de Paris)…
Lundi 24
Dès notre lever, nous allumons la télé quelques
minutes, pour constater que le cyclone est sur la Floride et qu'il
y a déjà beaucoup de dégâts.
Nous quittons l'hôtel à 9 heures sous un ciel bleu,
parsemé de nuages. La voiture de transfert qui nous emmène
vers Boca Tapada a une heure de retard. Nous traversons une zone
à la végétation luxuriante, les maisons sont
enfouies sous la verdure, les fleurs, les arbres, les plantes tropicales.
Puis nous découvrons la région des plus grandes plantations
de café du Costa Rica, qui alternent avec des hectares de
serres pour les plantes tropicales destinées à l'exportation,
des cultures d'ananas et de Yuca dont la racine se mange comme une
patate douce.
Des écoliers jouent dans la cour d'une école, tous
en uniforme bleu. Nous prenons de l'altitude, le ciel se couvre,
mais le soleil perce pour éclairer les collines. Le déjeuner
se compose d'un casado pris dans un restaurant typique (riz,
haricots secs noirs, pommes de terre, bœuf, oignons) avec une
tortilla en guise de pain. Nous arrivons au lodge à 13 h
15. Tout de suite, nous partons dans la forêt tropicale pour
nous balader. Il y fait très chaud et humide, le sol est
couvert de boue et d'eau, la terre colle aux chaussures. Une minuscule
grenouille vert-fluo et noire, saute devant nous, mais nous ne voyons
pas beaucoup d'animaux pour cette première sortie, si ce
n'est des écureuils et de jolis oiseaux.
De retour à l'hôtel, pas d'eau dans la douche ! Après
mon intervention à la réception, le réservoir
de secours est connecté, et tout rentre dans l'ordre. Ils
n'ont pas l'eau courante, alors quand leur premier circuit d'eau
est vide, ils branchent le second.
Ici, le dîner est imposé à 18 h 30. Il fait
nuit noire. Ensuite nous irons voir les caïmans au bord de
la rivière qui coule dans le parc de l'hôtel. A 20
heures, nous sommes au lit avec un bouquin.
Mardi 25
Lever à 6 h 30, petit déjeuner imposé à
7 heures. Je n'avais encore jamais vu un hôtel imposer des
horaires aussi stricts; généralement, ils proposent
une plage horaire d'au moins deux heures pour chaque repas…
Le ciel est gris, la chaleur lourde. De temps en temps, il pleut
quelques gouttes, mais pas de quoi nous mouiller. La terrasse du
restaurant donne sur la rivière et le jardin, la vue est
magnifique. Des oiseaux de toutes les couleurs volent d'arbre en
arbre, un rouge et noir, un bleu-ciel tirant sur le gris, des oiseaux-mouches…
Nous partons dans la forêt avec un guide local. Au cours de
la balade, nous découvrons de minuscules grenouilles rouges
que le guide attrape entre ses mains. Elles sont vénéneuses,
mais seulement si on a une plaie ouverte, comme une coupure par
exemple. Nous rencontrons également un serpent venimeux,
lové sur un tronc d'arbre mort, dont il se distingue à
peine. Tant qu'on ne l'embête pas, il ne présente aucun
danger, paraît-il. Nous n'allons pas en faire l'expérience,
nous croyons le guide sur parole.
Cet arbre, dont j'ai oublié le nom, a de nombreuses grosses
racines hors de terre, et se déplace de 25 cm par an. En
effet, comme il n'a pas de tronc principal, quand ses racines meurent
d'un côté, il en pousse de nouvelles à l'opposé
et ainsi il avance peu à peu. Une liane laisse couler goutte
à goutte au dessus de nos têtes, une eau douce et limpide
qu'il est possible de boire. De grosses fourmis (qui piquent) avancent
en colonnes démesurées sur les chemins de la forêt,
et grimpent le long des troncs d'arbres.
Dans les amandiers, arbres protégés au Costa Rica,
jouent des singes qui trouvent là, leur nourriture préférée.
Soudain, sous le couvert d'un épais taillis, nous apercevons
une famille d'une dizaine de pizotes (White Nosed Coati en anglais),
animal de la famille des ratons laveurs, qui jouent tous ensemble
dans l'ombre. Impossible de prendre une photo, ils bougent sans
arrêt et c'est tout noir sous les fourrés !
De retour à l'hôtel, après 2 h 30 d'expédition,
nous ôtons nos bottes boueuses, et nous installons sur la
terrasse de notre chambre face à la lagune où nous
avons vu les caïmans hier soir. Le déjeuner est frugal,
midi pile, c'est obligé, des pâtes aux champignons
et fromage, à volonté, et rien d'autre… Hier
au dîner, on avait quand même eu un dessert après
le casado. Il ne faut pas venir à Boca Tapada pour la gastronomie.
Le lodge est spartiate, pas de téléphone dans les
chambres, ni de télé (nous ne la regardons jamais,
mais pour une fois, nous voulions suivre le cyclone Wilma !), aucune
carte postale, ni quoi que ce soit à acheter…
Après le déjeuner, nous partons en bateau sur le fleuve
San Carlos, jusqu'à l'endroit où il se jette dans
le fleuve San Juan, frontière entre le Nicaragua et le Costa
Rica. A la frontière, nous abordons dans un petit village.
L'école maternelle compte 10 élèves et un maître,
le collège (sorte de hangar en bois, avec un auvent pour
la pluie) 22 étudiants, et l'école primaire, 50 élèves
et 2 maîtres qui viennent de partout par bateau jusqu'à
deux heures de route. La classe est presque vide, quelques bureaux
dans un coin, trois grands tableaux muraux; elle ouvre sur l'extérieur
par de grandes baies sans carreaux. Cela redonne une mesure aux
exigences que nous avons dans les pays dits "avancés"
par rapport aux besoins de l'enseignement.
Les maisons colorées, sont noyées sous les fleurs.
L'habitat
A la campagne, les maisons sont en bois, tandis qu'en ville, elles
sont plutôt en ciment, recouvertes de tôle ondulée,
avec une grande avancée soutenue par trois grosses poutres.
Certaines sont peintes en vert-vif, bleu, jaune, d'autres restent
couleur bois ou ciment.
Sur le fleuve que nous parcourons maintenant à
l'envers, nous rencontrons quelques oiseaux et soudain un crocodile,
qui à notre approche se lève tranquillement et glisse
sous l'eau ! Nous en verrons un deuxième plus petit en arrivant
à l'hôtel. Nous avons passé 2 h 30 sur la rivière,
c'était très agréable, avec le vent frais qui
nous aidait à supporter la chaleur.
En rentrant à l'hôtel, un problème se pose,
qui va m'occuper 45 minutes. Notre transfert est prévu demain,
pour que nous soyons à Arenal à 13 heures afin de
récupérer la voiture de location qui va nous rendre
autonome pendant le reste du séjour. Mais l'hôtelier
de Boca Tapada ne semble s'être occupé de rien, si
bien que la voiture qui vient nous chercher ne pourra être
là avant 11 h 30, ce qui nous fera arriver au mieux à
14 heures sur le lieu du rendez-vous. Le chauffeur du transfert
ne peut arriver plus tôt, et le livreur de la voiture de location
ne peut venir après 13 heures, car il a d'autres clients.
Insoluble ! Mais comme je propose (à moins que ce ne soit
une menace !) d'appeler Cactus Tour, l'agence qui supervise le voyage
pour Jetset au Costa Rica, miraculeusement une solution est trouvée.
L'hôtelier nous emmènera jusqu'à Pital où
nous serons pris en charge par la voiture de transfert beaucoup
plus tôt que si elle nous avait pris au lodge. Ainsi, nous
devrions même être en avance.
Bizarre, l'organisation à Boca Tapada ! Déjà
à l'aller, nous avions une heure de retard.
La nature, les excursions, le site, tout est magnifique, mais la
nourriture, n'est pas au "top", sauf ce soir, comme par
miracle… Est-ce à cause du micmac du transfert, ou
parce que nous ne sommes plus que dans deux dans le lodge ?
Mercredi 26
Lever à 6 h 30 ! Il pleut, pleut, pleut, mais les oiseaux
chantent.
Nous partons avec le 4x4 délabré du lodge. Cramponnée
des deux mains pour ne pas me cogner partout (je viens de heurter
le plafond de la voiture), la route me semble bien pire qu'à
l'aller. Mais le chauffeur roule très vite sans souci des
trous et des bosses, et son véhicule ne doit plus avoir d'amortisseurs
depuis des siècles. Après 1 h 20 de piste complètement
défoncée, nous arrivons à Pital où nous
changeons de voiture. Le petit car du transfert est bien confortable,
et la route goudronnée ! Quel luxe ! en chemin, nous nous
arrêtons pour photographier un paresseux et son petit couchés
dans un arbre, et de l'autre côté de la route, un second
qui, lui, est assis sur une branche. Ils seront bien petits sur
la photo, mais à la jumelle, on les voit très bien.
Entre Boca Tapada, et La Fortuna, nous avons pu observer d'innombrables
plantations de Yuca et d'ananas. L'ananas du Costa Rica est aussi
excellent que l'ananas Victoria qu'on mangeait à La Réunion.
Nous en dégustons au petit déjeuner chaque matin,
c'est un régal.
La végétation, extraordinairement variée, se
compose d'une multitude d'espèces qui s'entremêlent,
formant des compositions qu'on ne se lasse pas de regarder. Partout,
on retrouve des plantes, qui chez nous, sont vendues comme plantes
d'appartement ou de serre, mais qui ici, forment de véritables
bosquets, ou haies.
Arrivés à l'hôtel "Los Lagos" à
La Fortuna, nous flânons un moment dans le jardin : crocodiles
(dans un enclos !), oiseaux, papillons multicolores, et fleurs magnifiques.
Le volcan, juste au dessus de nous, gronde. Nous récupérons
le 4x4 de location à 13 heures, et montons à l'observatoire
du volcan. Il gronde encore et crache des pierres sur la pente,
nous les entendons rouler.
Puis, nous partons pour le tour du lac Arenal. En fait, non…
Après 45 minutes de piste empierrée, il faudrait traverser
la rivière. Cela ne nous dit pas grand chose… De toutes
façons, on vient de nous dire qu'il faut 5 heures pour faire
le tour de ce lac, il est déjà 16 heures, il fera
nuit à 17 h 30. Nous n'avions pas prévu qu'il nous
faudrait autant de temps pour parcourir si peu de km, c'était
compter sans l'état des routes, que nous ne connaissions
pas. Nous rebroussons chemin, et pouvons admirer le volcan sur la
presque totalité du parcours. Il est toujours coiffé
d'un petit nuage.
De retour à la Fortuna, nous flânerons un moment dans
la ville, avant de dîner de"tacos" et tarte au citron,
dans un petit restaurant de cuisine locale. Nous ne sommes plus
en pension complète, maintenant que nous avons quitté
Boca Tapada, c'est à nous de nous débrouiller, nous
avons juste les petits déjeuners inclus avec les nuits d'hôtels.
75 km parcourus aujourd'hui.
Jeudi 27
Ciel bleu nuageux. Le volcan est découvert, il gronde même
à 7 heures du matin, nous tirant du lit à toute vitesse,
pour prendre en photo le nuage de fumerolles qu'il vient de lâcher.
Je l'avais déjà photographié ce matin à
5 h 30, juste au lever du jour, mais sans les fumerolles.
Puis nous montons à l'observatoire pour le voir plus près.
Il est imposant, le monstre ! Nous avons bien fait d'y aller tout
de suite, avant le petit déjeuner, car bientôt, son
sommet disparaît dans les nuages. Nous avons eu beaucoup de
chance de le voir et de l'entendre rugir par trois fois.
Après le déjeuner en terrasse, au dessus du jardin
fleuri, nous partons pour Rincon de la Vieja. Nous longeons le lac,
pendant une bonne partie de la matinée, les paysages sont
magnifiques, puis nous nous enfonçons dans la campagne, tout
est vert.

Maison typique du pays.
En chemin, nous rencontrons plusieurs iguanes
d'un beau vert-vif, impossibles à photographier. Dès
qu'on s'arrête, ils plongent dans le fossé.
Nous nous arrêtons au refuge de "Las Pumas", après
Las Cañas. C'est un endroit où sont amenés
les animaux blessés récupérés en forêt.
Nous y voyons quelques pumas, jaguars, ocelots, singes, perroquets,
toucans et divers renards et ratons-laveurs.
L'entrée est gratuite, il suffit de déposer dans une
urne, une contribution à la nourriture des animaux, dont
le montant est laissé à notre appréciation.
Nous déjeunons à Bagaces, dans un café local.
La patronne nous prépare un repas impromptu et va nous acheter
des bières au commerce du coin, tout ça pour 3800
colones à deux (8 dollars). Pour comparer, il faut savoir
que dans les restaurants touristiques, un plat comme celui-là,
sans la bière, nous aurait coûté 11 à
12 dollars par personne. Mais Bagaces est une ville costaricienne,
sans hôtels et sans attraction touristique, une ville authentique,
comme nous les aimons, parce que nous y découvrons l'âme
d'un pays… Paradoxal, puisque nous dormons dans des hôtels !
J'utilise volontairement le mot "dormir", car c'est tout
ce que nous y faisons… arriver… dormir… repartir…
pour découvrir les paysages, la faune, la flore, la population
du pays. Piscines, jacuzzi et attractions diverses ne nous attirent
pas.
Après une pause dans la petite ville de Liberia, nous attaquons
la piste de 16 km en très mauvais état qui nous amène
à Rincon de la Vieja. Le ciel s'est complètement dégagé,
le soleil est au couchant, la luminosité est magnifique.
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