SAMEDI 2 NOVEMBRE
A 9 h 30, nous quittons l'hôtel par un chemin de brousse.
Fatou distribue les bouteilles en plastique aux enfants d'un
village. Partout, comme toujours, on est bien accueilli. Les
gens nous saluent du bras, quand le car passe, les enfants nous
donnent la main dans la rue. Les guides que nous côtoyons
plaisantent de bon cœur sur le fait qu'ils sont noirs :
"Heureusement qu'on a des dents pour qu'on nous voie la
nuit ! "ou bien : "Les moustiques ne nous piquent
pas car ils ont du mal à voir le terrain d'atterrissage
".
La piste en terre rouge que nous suivons, traverse la brousse.
De chaque côté, nous voyons quantité d'oiseaux
jaunes, les tisserins avec leurs nids si particuliers, ou rouges
les amarantes communs qui font des taches comme les coquelicots
dans les champs. A l'approche de Dakar, il n'y a plus de cases,
mais des maisons plates en dur, et là comme partout,
les gens vivent dehors, ils ne rentrent que pour dormir. Dans
les rues circulent les nombreux "transports en commun",
estafettes bariolées et bringuebalantes dans lesquelles
(et même sur le toit desquelles) les passagers s' entassent
comme dans une boîte à sardines. Des quartiers
de viande sont pendus sur les trottoirs, à la poussière.
Des ouvriers déchargent du sable et se le passe d'échafaudage
en échafaudage jusqu'en haut d'une maison. D'autres attendent
assis à l'ombre sur le trottoir que quelqu'un vienne
les embaucher. Ils peuvent rester ainsi des heures à
attendre une occasion.
Au quotidien
A Dakar, les ouvriers gagnent 2500 CFA (= 25 F) pour une
journée de huit heures. Quand on sait qu'un repas
bon marché coûte 5 CFA, on comprend quel
niveau de vie, ils peuvent avoir.
En ville, ils doivent partager un logement à plusieurs,
en apportant chacun leur paye. Un ouvrier seul ne pourrait
payer son loyer et nourrir sa famille, sauf si celle-ci
habite à la campagne et cultive les champs.
Au Sénégal, ceux qui ont été
à l'école parlent français. Les autres
parlent le Wolof, le Poulard ou le Peuhl. |
Ce circuit est très convivial, nous
sommes vraiment allés chez les gens, au cœur du
Sénégal. Notre guide ou notre chauffeur, de temps
à autre, descendent du car, pour aller acheter du lait,
des cacahuètes, des nèfles, ou pour aller dire
bonjour à quelqu'un ou encore porter une lettre.
Dans chaque endroit où nous sommes passés, nous
avons offert des présents, Fatou doit donc être
attendue comme une missionnaire, mais elle n'a jamais voulu
qu'on donne quoi que ce soit aux enfants des campagnes pour
ne pas les habituer à mendier; on a toujours donné
les cadeaux au chef ou à une mère qui partageait
ensuite.
En ville, c' est différent, tous les enfants vous collent
comme de la glu.
Peu avant Saly, nous dépassons un village de lépreux.
Il en existe encore quelques cas. Après guérison
et suivant leurs mutilations, on essaie de les reclasser comme
menuisier, agriculteur ou autre, et s'ils ne peuvent rien faire,
ils sont pris en charge par le village
Vie de famille
Au Sénégal, les médecins commencent
à proposer la contraception, non pour supprimer
les naissances, mais pour les espacer. Cependant le mari
doit donner son autorisation et s'il travaille loin, il
refuse. En effet, bien que lui, en ville ne se gêne
pas, il a peur que sa femme ne le trompe. Mais celle-ci,
restée à la campagne n'oserait jamais car
tout se sait, se raconte, et est déformé.
Par ailleurs, un musulman peut épouser une chrétienne
ou bien une Européenne, mais l'inverse est interdit.
Le nouveau-né chez les musulmans est baptisé
une semaine après sa naissance, on tue un mouton,
c'est une grande fête. Maintenant, les mamans acceptent
de faire vacciner leurs enfants à la maison de
santé. |
Nous arrivons dans la banlieue de Dakar, il
y a une circulation intense : transports en commun ferraillants,
et guimbardes de toutes sortes. Nous déjeunons dans un
restaurant avec vue sur la mer.
Visite de Dakar :
Palais présidentiel, maison du premier ministre, résidence
de Bernard Tapie. Là, ça ne manque pas d'argent
!
Nous passons sur une place nommée "Place",
quand Bill Clinton est venu, ils l'ont appelée "Place
Washington",après son départ, ils ont effacé
le mot Washington. Quand Jacques Chirac viendra, elle s'appellera
"Place de France" et ensuite, ils effaceront le mot
France. Nous voilà dans les quartiers commerçants
et populeux de Dakar. Sur le trottoir, un jeune rase la tête
d'un autre avec une lame de rasoir.
Arrêt à la boutique des tableaux de sable, où
tout le monde achète : 8 pour le prix de 6 ! La belle
pagaille au moment de payer, avec les euros et les cfa mélangés,
les 8 pour le prix de 6 ou alors les 8 à 7500 cfa chacun
au lieu de 10000 cfa, ce qui fait d'une façon comme une
autre 60000 cfa, et Martine qui a déjà payé
le sien 10000 et qu'il faut rembourser et Nicole qui en a pris
deux et n'en a payé qu'un par erreur : bref, on s'en
sort.
Ensuite, nous parcourons les beaux quartiers : belles villas,
jardins splendides… Ce n'est pas la même Afrique
que celle que nous avons découverte toute la semaine.
Retour de la pêche : Des centaines de gens sur la plage
attendent le retour des bateaux, c'est assez spectaculaire !
La journée s'achève par un bon repas sous une
tonnelle et l'envol vers la France à une heure du matin.
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