MARDI 29 OCTOBRE
Lever à 6 h pour un départ à 7 h , en 6x
6. Nous sommes tous ensemble dans le camion, avec un photographe,
un guide noir et un chauffeur en plus de notre guide habituelle.
250 kilomètres secoués, ballotés, mais
très sympa !
Nous roulons d'abord au milieu des oiseaux, puis sur la plage
au ras des vagues… Nous croisons des charrettes attelées
et pleines de gens. Plus tard nous retrouvons la route pour
aller visiter le village de Lompoul. Les gens nous accueillent
avec sympathie car les guides ont toujours des cadeaux pour
eux et nous visitons leurs cases : buffet… lit…
c'est pas mal.
Nous atteignons bientôt les dunes de Lompoul. Il fait
chaud. Nous montons au sommet de deux ou trois dunes, le paysage
est superbe, vierge de toutes choses. En bas, quelques tentes
blanches…C'est sous l'une d'entre elle que nous pique-niquons,
assis fort confortablement sur de gros coussins colorés.
Le retour se fera par la route. Nous ramassons une grosse averse
de quelques minutes et nous abritons le mieux possible sous
le camion bâché qui roule sous la pluie. De retour
à l'hôtel, débarrassés de la couche
de sable dont nous sommes recouverts des pieds à la tête,
nous nous délassons dans la piscine. Puis, nous allons
acheter les photos de l'excursion.
Je trouve pour l'instant, ce voyage très agréable
: les balades qu'on a faites sont de vraies balades et non pas
de petites incursions d'une heure par ci, par là. Nous
partons pour la journée et allons vraiment loin. Nous
n'avons pas le temps de nous ennuyer car les activités
sont soutenues, mais en même temps le rythme est agréable.
On prend le temps de manger, de discuter, de faire des pauses…
La guide nous raconte beaucoup de choses sur le pays, sur la
vie des femmes ici… Et comme on n'est que douze dans le
groupe, demain au lieu d'aller voir le village prévu
(touristique et où on est attendu), on va aller en voir
un autre, plus vrai et plus nature et où on apportera
du riz et diverses choses utiles. La guide dit de ne rien donner
aux enfants (ils n'ont pas cette habitude), alors on offre tout
au chef qui fait le partage lui-même.
MERCREDI
30 OCTOBRE
Debout à cinq heures, nous nous mettons en route à
six.
Premier arrêt pour acheter 50 kilos de riz et un gros
paquet de biscuits secs qu'on va donner aux villageois. Notre
guide a choisi un village parmi les six ou sept qu'elle visite
régulièrement. Elle ne va pas toujours au même,
pour éviter qu'ils ne l'attendent et ne préparent
les cases pour sa venue. De plus, elle peut ainsi faire profiter
différentes familles des dons des touristes. On s'est
donc cotisés dans le car pour aller faire nos achats
dans une boutique au bord de la route.
Nous traversons un village qui avait un forage mais dont la
pompe est en panne depuis deux mois. Le villageois qui gère
le forage ne sait pas la réparer. Alors les femmes vont
chercher l'eau à 5 km avec les barriques sur la charrette.
Devant nous, un troupeau de zébus traverse la route.
Après la visite de la mosquée de Touba, la plus
grande d'Afrique noire, nous arrivons au village que nous allons
visiter. Nous nous asseyons tous dans la case du chef et la
guide nous parle d'eux.
La famille
Préservés de la civilisation, sans télévision,
ignorant la modernité, les sénégalais
dans la brousse ne sont pas malheureux, car ils ne peuvent
regretter ce qu'ils ne connaissent pas. Ce qui compte
pour eux, c'est que les greniers soient pleins. Le reste
est superflu; s'ils peuvent acheter du matériel,
ils le font. S'ils ne peuvent pas, ils prennent celui
de la case voisine car ils mettent tout en commun.
Là-bas, on entend par famille, les parents,
enfants, grands-parents, oncles et tantes, cela peut atteindre
facilement une trentaine de personnes.
Les enfants qui veulent faire des études
secondaires doivent aller à la ville où
on les loge chez un parent (il s'en trouve toujours un)
mais on laisse moins facilement les filles partir. De
plus, il faut tout payer et à cause des magouilles,
les bourses ne reviennent pas aux plus nécessiteux. |
En quittant le village, nous leur laissons
une partie du riz et des biscuits qu'on a achetés pour
eux, ainsi que quelques petites choses apportées par
Jennifer la fillette toute mignonne du groupe.
Nous découvrons dans ce village une mentalité
différente de celle des gens de la ville : en effet,
les campagnards, plus fiers ne tendent pas la main, contrairement
aux citadins, habitués aux touristes qui leur distribuent
des cadeaux.
A 14 h 30, nous arrivons à l'hôtel de Toubacouta
pour déjeuner et faire la sieste, avant de repartir en
pirogue dans la mangrove, à destination d'un îlot
où des quantités d'oiseaux viennent passer la
nuit. La lagune est calme et le ciel rose ajoute une touche
délicate au charmant tableau de cette nature enchanteresse.
JEUDI
31 OCTOBRE
Nous partons à 9 h pour rendre visite à l'école
de Dassilane : une classe de 39 CE1-CE2, une de 18 CM1, une
de 20 CM2 et une ribambelle de petits de tous les âges
dans la classe d'initiation . L'âge normal est six ans,
mais ils peuvent venir plus tôt; alors ils ne sont pas
élèves et se présentent quand ils veulent.
Il y en a même de tout – petits, presque bébés,
qui viennent sur le dos de leur sœur.
A notre entrée dans les classes, les enfants se lèvent
pour nous accueillir et chantent ou récitent pour nous.
Quand le maître les interroge, ils claquent des doigts
en levant la main. Leur école, rudimentaire, manque de
tout, mais le problème de CM2 est corsé. Sur les
murs d'une classe, sont peints les portraits de Senghor et De
Gaulle. Deux instituteurs sont absents, car ils sont partis
chercher leur paye à 70 km de là (une journée
de voyage). Pendant ce temps-là, un autre maître
garde les enfants.
Au village de Nemata, on est accueilli chaleureusement, et sans
artifice, comme partout. On entre dans toutes les cases de la
famille : de nombreux bébés et enfants, un lit
ou deux, un peu de vaisselle, quelques bricoles .
Quand la mère dort dans la case du chef, les enfants
prennent le lit; quand la mère est là, ils dorment
par terre !
Un peu plus loin, nous pouvons observer une termitière,
et juste après apercevoir un singe "patas"
perché dans un arbre, et qui s'enfuit à notre
approche. Dans les champs, de jolis oiseaux rouges, les mange-miel,
se balancent sur les herbes.
Pour le déjeuner, nous prenons la pirogue qui nous emmène
sur l'île de Cipo où nous mangeons en plein air
à l'abri d'un toit de paille ; une heure de farniente
à discuter avec la guide et la mamie du groupe (73 ans).
Après la visite du village, retour à l'hôtel
en pirogue… Devant l'hôtel se trouvent une
trentaine de boutiques d'art africain. Nous serons obligés
de les visiter toutes car nous avons eu le malheur d'entrer
dans la première. Et il ne faut pas faire de jaloux.
Enfin, j'ai trouvé un djembé pour Vincent. Le
dîner est suivi d'une grande discussion avec la guide.
L'hôpital
A l'hôpital public, les malades ne sont pas nourris,
seule la salle est gratuite, la famille doit leur apporter
à manger. Alors, le vendredi, après la prière
de 14 h, certains hommes achètent du sucre et d'autres
choses qu'ils apportent à l'hôpital pour
les plus démunis…Tout est payant, même
le coton.
A l'hôpital privé, on paye l'hospitalisation
mais tout est fourni. En fait, cela revient moins cher
! |
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