DIMANCHE 27 OCTOBRE
Levés à 8 h 30, nous partons une heure plus tard
vers Gorée, l'île aux esclaves qui servait de point
de départ vers le Brésil (4500 km). En mer, il
fait bon. Nous visitons la maison des esclaves où ils
étaient entassés pendant trois mois, engraissés
jusqu'à peser 60 kilos et vendus aux enchères.
l'esclavage qui a duré trois siècles, a été
aboli par Schoelcher.
A 12 h 30, le bateau nous ramène sur le continent
et nous partons pour le lac rose, qui n'est pas très
rose, car le ciel est couvert.
Il fait chaud dehors, mais le mini-car est climatisé
(ni trop chaud, ni trop froid). Nous sommes un groupe de douze,
c'est bien mieux que de se promener en grand groupe.
Au lac rose, nous déjeunons en plein air, au milieu des
arbres, d'un poulet mariné au citron et oignons, délicieux,
tout comme le riz qui l'accompagne. Le repas s'achève
avec les trois thés : amer comme la mort, doux comme
la vie, sucré comme l'amour.
Autour du lac rose, s'amoncellent de grands tas de sel (380
g par litre) avec le nom du propriétaire marqué
dessus. Ce sel est ramassé par les hommes dans l'eau
jusqu'à la taille et ramené au bord en pirogue
où les femmes le déchargent. Il sert à
saler le poisson ou est exporté vers les pays limitrophes.
Au bord, sont bâties des cabanes de branchages dans lesquelles
vivent les ramasseurs de sel.
Quantité de gens nous collent pour nous vendre leurs
bricoles.
Puis nous prenons une piste de douze km bordée d'énormes
baobabs.
A Tivaouane, les taxis sont des charrettes tirées par
des chevaux. On s'arrête cinq minutes chez la maman de
la guide qui nous offre des cacahuètes fraîches.
Aussitôt, des fillettes s'attroupent à la porte
du car.
Au sommet d'un arbre, un groupe de vautours observe le paysage.
Il y a une carcasse de cheval à proximité. Le
chauffeur s'arrête pour que nous puissions les filmer.
Fatou, notre guide nous parle de la vie sénégalaise.
Coutumes
Ici, au nord (nous approchons de Saint Louis) il n'y a
pas d'électricité ou alors seulement chez
les riches. Ils s'éclairent à la lampe à
pétrole.
On pratique la polygamie, davantage à la campagne
qu'à la ville. Les familles de vingt enfants ne
sont pas rares. L'homme a souvent deux femmes.
Chez les Peuhls, la fille est promise à 12 ans,
mariée à 15 et vieille à 25. Tous
sont très pauvres. En ville, les jeunes partagent
des chambres à quatre et " s'inscrivent à
un bol " , repas payant chez la voisine.
Histoires
Un jeune garçon, encore petit, avait volé
une mangue ramenée du marché par sa mère.
Celle-ci pour le punir de son larcin, lui a brûlé
la main avec un cure-dents chauffé au rouge .
Dans un village près de Dakar, quand on attrape
un voleur, on le déshabille et on le jette dans
les figuiers de Barbarie. |
Nous arrivons à l'hôtel à
Saint Louis en fin de journée. Notre chambre est une
case au toit de paille. La pièce est toute ronde. Des
crabes courent partout dans les allées de verdure…
C'est beau ici… Et on y mange bien…
LUNDI
28 OCTOBRE
Très joli décor autour des cases de l'hôtel !
La mer est à deux pas et les filaos ombragent le jardin.
Départ à 9 h : nous passons près des pêcheries,
où le poisson est séché en plein air, une
odeur très forte s'en dégage.
Près de là, une école
coranique, garçons et filles sont assis à même
le sol. Les gens lavent leur linge dehors. Tout le monde vit
dans la rue, assis à même la terre. A Gandar, toutes
les maisons communiquent, c'est un vrai labyrinthe. Au bord
du fleuve, se dressent quantité de cabanes en branchages
: ça grouille de monde !
Saint Louis, La ville fourmille… Ici, on parle le Poulard,
autour de Dakar, le Wolof.
Les gens nous collent comme des mouches… pour vendre…
pour demander l'aumône… pour changer leurs euros
contre des francs cfa. C'est un vrai marathon pour traverser
la ville. Dans la rue, on rencontre beaucoup de gens avec leur
fardeau sur la tête… La vendeuse de lait caillé
ou de charbon de bois, vient de la campagne pour vendre au porte
à porte. Elle a sa clientèle.
Au bord du fleuve Sénégal, les pêcheurs
lancent leurs filets et les retirent aussitôt, lestés
de quelques petits poissons, tandis que des centaines d'oiseaux
volent alentour ou pêchent eux-mêmes, comme ce pélican
au milieu de l'eau. Au bord de la route poussent de nombreux
figuiers de Barbarie (plantes grasses hérissées
de piquants).
L'école
Au Sénégal, l'école est gratuite
mais personne n'oblige les enfants à s'y rendre.
N'y vont que ceux qui sont motivés. Ils doivent
acheter tout leur matériel. Dans certains villages,
on leur donne deux cahiers chacun. Les châtiments
corporels existent encore. Il n'y a que peu d'écoles
maternelles. Dans certaines familles, ils arrivent que
quelques uns des enfants suivent des études secondaires,
et que ces études soient payées par les
frères et sœurs qui travaillent. Tout le monde
s'entraide. Ceux qui ont des sous en envoient à
la famille au village au cas où il y aurait un
malade, car il n'y a pas de sécurité sociale.
Une institutrice peut avoir jusqu'à 110 élèves
dans sa classe: elle est obligée d'en prendre 55
le matin et 55 l'après-midi.Autrement l'effectif
normal est de 40 à 50 enfants.
Un jour, une institutrice est inquiète de voir
qu'une de ses bonnes élèves ne vient plus
en classe. Au bout de huit jours, elle va la chercher
dans la campagne. La mère lui explique qu'elle
ne viendra plus parce que la maîtresse ne la bat
pas.
Elle doit être corrigée pour être éduquée.
L'institutrice promet alors de la battre même si
c'est une bonne élève. Et tous les jours,
elle dit à la fillette de raconter à sa
mère qu'elle a été frappée
aujourd'hui. De ce fait, la mère est contente. |
Sur la langue de Barbarie, l'eau chargée
de sel est toute rose, c'est assez surprenant !
Au bord du fleuve, des femmes lavent le linge, tandis que d'autres
se baignent dans l'eau brune.
Nous traversons en pirogue pour aller déjeuner de l'autre
côté, dans un resto en plein air situé dans
un décor magnifique : d'un côté, le
fleuve qui charrie ses eaux limoneuses et en face, à
une centaine de mètres, l'eau bleue de l'Atlantique.
Excellent repas de poisson sénégalais, puis balade
en pirogue, le long de la langue de Barbarie, jusqu'à
l'embouchure du fleuve Sénégal où
vivent quantité d'oiseaux de toutes sortes, aigrettes,
hérons cendrés, pélicans gris ou blancs
tous énormes… La balade dure trois heures. Au retour,
nous discutons avec la guide.
|