paradis
méditerranéen
Djerba, rattachée par une digue routière,
est une île qui a gardé des traditions, des rites
et des coutumes propres (survivance de la langue berbère,
maintien d’une des plus anciennes communautés juives
du Maghreb).
A la descente de l'avion, l’île de Djerba apparaît
comme un véritable jardin recouvert de milliers de palmiers,
d' oliviers aux troncs séculaires, de figuiers, grenadiers,
caroubiers, pommiers et abricotiers... Plages au sable blanc
et fin, mer cristalline aux eaux tièdes dans lesquelles
poissons et crustacés abondent, nature sauvage, douceur
du climat, été comme hiver, Menzels disséminés
entre les palmiers...
A quelques pas de l’Europe, un véritable
petit «paradis méditerranéen »…
Localisée au fond du golfe de Gabès, Djerba, la
plus grande île tunisienne (514 km2) ne mesure que 25
km de long sur 20 km de large. Les possibilités de l’agriculture
sont limitées par les sols pauvres, et la sécheresse
(raison pour laquelle on amène du continent l'eau douce
par des canalisations sous-marines), en effet elle ne reçoit
que 200 millimètres de pluie par an. Quelques puits permettent
l’entretien de petits vergers irrigués (figuiers,
abricotiers, pêchers, grenadiers, vignes, légumes).
On y trouve aussi des oliviers, des palmiers, des céréales
et un petit élevage de moutons.
Par ailleurs, la mer permet la pêche traditionnelle, ainsi
que la cueillette des éponges et des huîtres.
Le remarquable essor du tourisme favorisé par ses plages
magnifiques et un aéroport international, a ravivé
l’artisanat d’art.
Les Djerbiens habitent des maisons bien construites,
avec un puits et des citernes pour recueillir l’eau de
pluie, bâties dans des vergers limités par des
levées de terre, les Tabia.
On appelle "Menzels", ces habitations typiquement
Djerbiennes, exploitations agricoles millénaires dans
lesquelles s'élève le "houch" (la maison
proprement dite). Toutes blanches, elles réfléchissent,
grâce à leurs voûtes, les rayons du soleil
tout en assurant à l'intérieur une grande fraîcheur.
Elles sont en général assez bien entretenues.
Djerba est célèbre depuis la
plus haute Antiquité . C'est une île aux origines
mythiques. Séduit par son charme et émerveillé
par ses rivages, Ulysse, qui y fit escale, a failli interrompre
là, son voyage. En effet, celui-ci, venant de Troie aurait
débarqué dans ce lieu paradisiaque et décrit
les habitants comme des mangeurs de lotus, fruit au goût
de miel dont l'effet serait l'oubli de tout, y compris de sa
patrie et de sa famille. Ceux qui le goûteraient perdraient
tout désir de retourner chez eux ou de donner de leurs
nouvelles. C'est pourquoi Djerba se vante d'être le pays
des Lotophages. Cette légende, rapportée par Homère
dans l’Odyssée, décrit l'enchantement que
procurait déjà Djerba dans l'Antiquité.
En 587 avant J C, les juifs chassés de Jérusalem
par Nabuchodonosor s'y installèrent. Leurs descendants
constituent encore de nos jours une communauté importante,
preuve de la tolérance des Djerbiens et d'une intégration
réussie en terre d'Islam.
Convoitée d'abord par tous les peuples de la Méditerranée
(Grecs, Phéniciens, Romains, Vandales, Byzantins), ses
côtes furent l'objet au moyen âge et dans les temps
modernes de fréquentes attaques et occupations
(Normands de Sicile, Aragonais, Turcs, Espagnols…) De
nombreux vestiges reflètent le passé tumultueux
de l' île . Certaines mosquées, par exemple, au
lieu de l'allure élancée classique, accusent ici
des formes trapues. En effet, elles servaient de lieu de résistance
contre l’envahisseur. Dispersées à l'intérieur
de l'île, elles sont de toute beauté.
Mais cette terre si convoitée ne fut jamais asservie
par les conquérants, grâce à l'héroïsme
des berbères. |